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Canadian Historic Sites: Occasional Papers in Archaeology and History No. 14
The British Indian Department and the Frontier in North America, 1755-1830
by Robert S. Allen
Sommaire
Ce rapport traite principalement de l'établissement, de
l'organisation et de l'histoire militaire du ministère britannique des
affaires indiennes en Amérique du Nord. Durant les soixante-quinze
premières années, l'importance de ce ministère résidait dans le rôle de
défenseur des frontières et de gardien de la suprématie britannique
qu'il exerçait en cherchant sans arrêt à s'assurer la fidélité des
tribus indiennes au gouvernement de Sa Majesté.
Durant la guerre de conquête entre la France et l'Angleterre en
Amérique du Nord, sir William Johnson, poussé par son ambition
personnelle et des intérêts économiques ainsi que par son attachment à
la nation iroquoise, réussit à remporter de grandes victoires sur les
Français et leurs alliés indiens. Sir William connut son plus grand
succès diplomatique dans le domaine des affaires indiennes lorsqu'il
accepta les propositions de paix de Pontiac en 1766 et qu'il changea
officiellement la frontière indienne occidentale selon les clauses du
traité de Fort Stanwix en 1768. Sa mort, survenue en 1774 à Johnson
Hall, marqua la fin d'une époque pour le ministère.
Au moment de la Révolution américaine, le rôle militaire du ministère
s'accrut. Celui-ci se chargea alors d'obtenir l'appui des tribus
indiennes pour défendre la frontière. A cette occasion, les tribus
servirent à sauvegarder la position stratégique des postes de l'ouest et
à retarder la poussée américaine vers cette direction.
Durant les années qui suivirent immédiatement la guerre de la
Révolution, les Indiens furent complètement perdus, face aux
revendications territoriales et aux prétendus droits de conquête des
Américains, d'une part, et devant les affirmations répétées et les
promesses d'appui et de protection des Britanniques, d'autre part. Aux
prises avec ce dilemme, la tribu algonquine tenta de regrouper les
Indiens en un mouvement commun afin de s'opposer plus efficacement aux
ambitions territoriales des Américains. Suite à cette initiative, un
combat ardu s'engagea pour la possession de la vallée de l'Ohio et,
malgré la défaite indienne et l'anéantissement de leurs revendications
sur cette vallée, cette bataille permit de confirmer et de délimiter les
institutions monarchiques de la Grande-Bretagne dans le Haut-Canada et
d'empêcher le républicanisme américain d'envahir cette région.
Lorsque les Britanniques abandonnèrent les postes de l'ouest en 1796,
le rôle du ministère perdit de l'importance, l'aide militaire des
Indiens n'étant plus requise. La sérénité qui régna durant ces années de
paix fut troublée par des accusations portées contre divers agents des
affaires indiennes à propos de détournements de fonds et de
mercantilisme exercés lors de la distributions des approvisionnements
aux tribus.
Ces activités répréhensibles cessérent devant la menace d'une
nouvelle guerre avec les Etats-Unis. Les vieux rites de courtisanerie
reprirent et les représentants britanniques des affaires indiennes
cherchèrent à s'assurer le concours des chefs influents des conseils.
Avant l'été 1812, grâce à une action remarquable de la part du personnel
ministériel, les Anglais et les Indiens remportèrent des victoires
rapides et décisives sur les forces américaines, de calibre supérieur
mais insuffisamment préparées.
La guerre de 1812 se termina par le status quo ante bellum et,
même si les institutions britanniques furent préservées dans le
Haut-Canada, les nantissements indiens furent sacrifiés à la politique
internationale. Les tribus, qui avaient perdu à tout jamais leurs terres
ancestrales et ne pouvaient plus servir d'alliés militaires, durent
accepter le nouveau systéme paternaliste des réserves. C'est ainsi que
s'éteignit, vers 1830, l'influence du ministère britannique des affaires
indiennes et ce fut la fin de son rôle militaire. Le ministère releva
alors un nouveau défi, celui d'administrer les réserves indiennes par
l'intermédiaire d'une direction de la fonction publique.
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