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Canadian Historic Sites: Occasional Papers in Archaeology and History No. 13
All that Glitters: A Memorial to Ottawa's Capitol Theatre and its Predecessors
by Hilary Russell
Sommaire
Lors de la fermeture du cinéma Capitol d'Ottawa en 1970, on confia à
l'auteur, historienne à Parcs Canada (ministère des Affaires indiennes
et du Nord), la tâche de rassembler des documents destinès à compléter
le dossier photographique que la Division des recherches avait établi à
l'égard de ce cinéma.
Dans la présente étude, le cinéma Capitol est considéré du point de
vue de l'évolution architecturale des grands cinémas de luxe. On y
trouve des descriptions et des photographies des premiers cinémas qui,
souvent, n'étaient que des closes constructions de fortune exécutées à
peu de frais. Surtout pour augmenter leurs profits, les exploitants de
ces premières salles obscures commencèrent à les améliorer, à les
"habiller." Cette façon de faire aboutit à la construction, entre 1913
et 1932, de ces grands cinémas de luxe qu'on appelle aussi "palaces" du
cinéma dans la plupart des grandes villes d'Amérique du Nord. Bâtiments
empreints de lourdeur et d'une somptuosité voyante, presque irréels, ils
offraient aux amateurs de films une splendeur dépassant
l'imagination.
L'architecte Thomas W. Lamb de New York fit uvre de pionnier en ce
qui concerne ces grands cinémas. Il conçut des centaines de ces salles
pour les exploitants de chaînes de cinéma, y compris le Capitol d'Ottawa
et une quinzaine d'autres au Canada. Le style de ces cinémas canadiens
illustre la "période Adam" do Lamb, celle au cours de laquelle il
s'attacha à reproduire et à modifier les élégants motifs décoratifs
linéaires de Robert Adam, architecte écossais du XVIIIe siècle.
On demanda à Lamb et aux autres architectes de ces palaces du cinéma
de créer des bâtiments immenses qui non seulement seraient décorés de
façon impressionnante, mais nous donneraient une impression de qualité
qui n'existait pas vraiment en réalité. En fait, il fallait construire
ces édifices dans les plus courts délais possibles sans pour autant
enlever quoi quo ce soit à leur sécurité, à leur confort, à leurs
qualités acoustiques et optiques. On exécuta des bâtiments à charpente
d'acier avec des corbeilles en porte-à-faux, des dômes faits de lattes
de métal et de plâtre suspendus à des supports d'acier, et des colonnes
de bois et de plâtre peintes de façon a donner l'illusion du marbre.
Les autres éléments essentiels des grands cinémas de luxe
comprenaient des installations d'éclairage qui émerveillaient
l'auditoire par leur gamme de couleurs et leurs effets spéciaux, de
fantastiques rideaux et décors de scène, une fosse d'orchestre et un
orgue de cinéma. En fait, les films muets n'étaient pas projetés dans
des salles silencieuses et, dans les cinémas de luxe, ils ne
constituaient pas tout le programme. L'orchestre et l'organiste
fournissaient une musique d'ambiance et assuraient les effets sonores;
l'orchestre accompagnait les artistes lors de spectacles, et, tout comme
l'organiste de théâtre, il présentait des programmes entièrement
musicaux. L'invention du cinéma parlant amena la disparition de ces
éléments propres à ces grandes salles et modifia profondément tous les
sectours de cette industrie. La fin de la construction des grands
cinémas so produisit peu après, précipitée par la crise économique des
années 1930.
Aujourd'hui, c'est le pic du démolisseur qui résonne le plus souvent
dans ces salles. Elles sont situées sur des terrains très chers, sont
fortement taxées et presque toujours à moitié vides. Ouelques grands
cinémas canadiens ont été métamorphoses au point de n'être plus
reconnaissables et transformés en un certain nombre de petites salles,
mais la plupart ont été démolis. Il est possible quo d'ici quelques
années, il no reste plus de bâtiments représentatifs de ce type
d'architecture au Canada.
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