While the body of the French troops were creating order in Chaleur
Bay, St. Simon was carrying messages to Vaudreuil. After 25 gruelling
days over the Gaspé mountains and past enemy pickets, he arrived at
Montreal. With the official correspondence from France came the unhappy
news that the relief mission had halted in Chaleur Bay. On 13 June Lévis
recorded in his journal; "In the night we received news from France by a
courier sent from Restigouche in Acadia where our ships destined for
Quebec had stopped."1
Other runners were supposed to follow St. Simon. On 16 June Vaudreuil
wrote; "It was M. de St. Simon who brought me the first letters and I
know that Messieurs Aubert and La Bruer should bring me duplicates and
triplicates;"2 and on 21 June; "MM. Aubert and La Bruyère
should arrive before long; they were to leave six days after M. de St.
Simon, but they are not as good walkers as he is."3 Those
officers arrived on 13 July 1760, a full month after St.
Simon.4
At last the French officials in New France had received
communications from their superiors. After waiting hopefully for the
arrival of the fleet with supplies, they were disappointed to learn that
none of the food or arms could be at their disposal. Equally unhappy was
the news that bills of exchange would be discontinued. Berryer, the
minister of the colonies, did express the opinion that "we shall have
peace towards the middle of the Campaign," and that, "provided we can
hold out against the English forces now in North America, we need fear
nothing, as the enemy can not reinforce them in any way, at least not
in the matter of troops."5 A later chronicler confirmed that
"ce secours tout médiocre qu'il était Eut peut-etre suffi pour
reprendre quebec ou au moins pour empecher des anglais d'Etendre plus
loing Leurs Conquetes pour cette année."6 The physical and
mental distress of the Montreal group was increased by the lack of
enthusiasm for their cause in France, but their immediate concern was to
instruct the fleet at anchor in Chaleur Bay.
Soon after St. Simon's arrival, Vaudreuil drafted instructions for
D'Angeac.
Mémoire pour servir d'Instruction à Monsieur Danjac,
Chevalier de Saint Louis, Capitaine d'Infanterie.
Article 1er
Monsieur Danjac prendra le Commandement en chef de tous les Postes
et possessions françaises dans l'Acadie frontière du Canada.
Article 2ième
Il établira son principal poste à Ristigouche dans le lieu et la
position qui luy paraitront les plus favorables pour la maintenir
contre les forces que les Anglais pourraient employer pour le
déposter.
Il fera faire pour cet effet des retranchements et autres ouvrages
qu'il jugera nécessaires.
Article 3ième
Il placera Monsieur de Niverville ou autre officier à son choix à
Miramichi pour y commander qu'il croira nécessaire.
Article 4ième
Il aura une personne de confiance à la Rivière Saint Jean pour
remplacer Monsieur de Niverville qui y commande actuellement.
Article 5ième
Il fera circuler dans tous les postes et lieux où les Acadiens sont
établis ou réfugiés, notre manifeste de ce jour et celui du cinq avril
et notre lettre au sujet de la bataille du vingthuit du même
mois.
Article 6ième
Ces manifestes et la lecture des lettres que nous luy addressons à
cachet volant pour Messieurs Bourdon et Niverville, l'instruiront des
intrigues et rubriques qui ont donné ouvertore aux articles de son
missionre que les Anglais attribuent injustement aux Acadiens. Nous
pensons que les Acadiens l'auront encore plus parfaitement instruit de
ces faits. Nous désirons qu'il ait pu avoir les originaux des lettres
et autres pièces dont on prétend que Monsieur l'abbé Mannach, Monsieur
l'abbé Maillart sont les autres, il ne négligera rien pour se les
procurer....
Article 7ième
Il ne perdra pas une instant pour scavoir exactement le nombré
d'hommes en état de porter les armes qu'il y a dans la partie de
l'Acadie, il fera un recensement de ceux qui auront leurs fusils en état et
de ceux qui ne sont point armés.
Article 8ième
Il rassemblera près de lui ces Accadiens, soit en total, soit en
partie, il n'oubliera rien pour rappeler ceux qui sont à Beauséjour
[Fort Cumberland].
Il établira un officier ou autre personne de confiance dans tous
les iieux où il y aura des Accadiens pour veilier à leur sûreté, et
leur faire exécuter Les ordres.
Il fera ensuite un recensement du nombre d'âmes de tout sexe,
paroisse par paroisse, ainsi que des nations sauvages, village par
village.
Article 9ième
Il fera mettre les vivres, munitions de guerre, fusils et
généralement tout ce qui compose la cargaison de la frégate, le
Machault et autres bâtiments en lieu de sûreté; il donnera à Monsieur
Banzagier faisant les fonctions de commissaire, toutes les facilités que
dépendront de lui pour accelerer la décharge de ces bâtimens.
Ce commissaire fera faire des inventaires séparés de chaque navire,
Monsieur Dangac nous en envoyera des expéditions.
Article 10ième
Les magasins et autres bâtiments nécessaires pour loger ces navires
etc., seront faits gratuitement par les soldats et accadiens de même que
les retranchemens et fortifications, il dira à ces derniers que nous
n'avons en cela pour objet que leur propre securité.
Il pourra cependant s'il le juge nécessaire, gratifer de quelques
effets des magazins, les soldats et
Accadiens plus zélés aux travaux en usant de ménagement ce que nous
soumettons à sa prudence.
Il ne sera délivré sous quelque prétexte que ce soit aucun
certifcat, l'intention du Roy étant d'éteindre toutes ces sortes de
dépenses.
Il ne se fait aucun achat directement ou indirectement.
Article 11ième
La Ration sera composée comme il suit, en observant de n'avoir
recours au lard que lorsqu'il n'y aura plus de boeuf salé.
Sçavoir
Au commandant, aux officiers, aux Missionaires, au commissaire et au
garde magazin: Une livre 1/2 de pain, Une livre de boeuf salé ou demi
livre de lard, un quarteron de pois, chopine de vin;
aux soldats: Une livre 1/2 de pain, une demi livre de boeuf salé ou un
quarteron de lard, un quarteron de pois;
aux Accadiens hommes et femmes: Une livre de farine; aux enfans: Une
demi livre de farine.
Toutes ces rations seront délivrées sous les billets que Monsieur
Danjac tirera sur le commissaire en non sur le garde magazin, il tiendra
la main à ce que cette ration ne soit donnée qu'aux personnes
effectives et prendra les plus justes mesures pour obtenir à toute
fausse consommation
Article 12ième
Nous lui observons tous le secret que les vivres qu'il a avec lui
particulièrement le lard graisse, boeuf salé, vin, eau-de-vie, pois et
jambon sont la plus sure et unique ressource de la colonie, qu'il en est
de même des munitions de guerre et des mennes, hardes, aussi nous lui
recommandons la plus grande économie nous ne lui cachons pas que si,
comme le Ministre nous le fait espérer; nous avons la nouvelie de la
paix, ou que nous soyons dans des circonstances moins critiques, nous
pourrons avoir recours à ces articles des cette automne.
Il echartera les Accadiens de continuer à s'industrier pour vivre
par leur pêche, tant comme s'ils n'avaient point du ration.
Article 13ième
Il réunira aussi les nations sauvages et leur recommendera egalement
d'employer leurs ressources pour vivre, il les assistera seulement en
poudre et plomb, il pourra néanmoins faire délivrer quelques secours
an farine aux sauvages que seront près de lui etant essenciel de leur
ôter l'envie d'aller aux anglais.
Il fera valoir ces secours aux Accadiens et aux sauvages et leur en
fera espérer de plus considérables sitôt la conclusion de la paix.
Article 14ième
Les vivres qui étaient l'hiver donner à Médoctek [Meductic] y
ont été conservés, il pourra établir un commandant dans ce lieu qui
l'avancement jusqu'à Ocpak [Aucpac] à la nouvelie de la paix.
Article 15ième
L'objet capital de Monsieur Danjac sera de faire faire la guerre
aux Anglais qui sont à la proximité de
la partie que nous lui confions, il doit sçavoir actuellement
queulle est leur situation et leur force, c'est sur quoi il reglera ses
mouvemens mais de quelle façon qu'il en soit, il aura toujours des
partis de troupes Accadiens et sauvages les plus ou moins considérables
suivant que les circonstances pourront le permettre ou l'exiger, il
profitera do toutes celles qui lui seront favorables pour faire quelques
tentatives sérieuses sans cependant trop compromettre les armes du
Roy, Monsieur Bourdon et Monsieur Niverville pourront luy être fort
utiles pour les connaissances qu'ils ont du local.
Ces mouvemens doivent être continuels et faits de façon a donner s'il
est possible des inquietudes à l'ennemi capables d'expérer une diversion
des forces qui menacent le coeur de la colonie. Monsieur Danjac ne
détachera que des soldats dont il soit sûr, il serait dangereux qu'il
luy en dézertait.
Article 16ième
Monsieur Danjac pourra augmenter la ration des Accadiens et
sauvages qui feront la guerre. Il pourra aussi faire donner aux malades
quelques rafraîchissements à même ceux qui auront été décharges de nos
navires.
Article 17ième
Il evitera autant qu'il le pourra do faire délivrer des fusils à ces
Accadiens et sauvages il les engagera à se servir de leurs et de les
prêter même à mesure qu'ils se releveront pour aller en guerre, il ne
leur en fera fournir qu'autant qu'il ne pourra s'en dispenser et il en
tiendra un état exact.
Il ne fera délivrer aucunes hardes aux Accadiens ils peuvent s'en
passer pendant l'été et si le cas l'exige pour l'hiver, nous lui
donnerons nos ordres sur le compte qu'il nous rendra de ceux qui seront
les plus nécessiteux.
Article 18ième
Comme nous avons tout lieu de nous flater de la nouvelle de la paix
avant la fin de la campagne Monsieur Danjac aura des postes dans toutes
les extremités de nos possessions et donnera ordre aux officiers qui y
commanderont de pénétrer le plus avant qu'il sera possible s'ils
apprenaient la conclusion de la paix et de s'y maintenir celà est de la
plus grande conséquence pour constater nos possessions.
Article 19ième
Comme les Anglais peuvent de leur côté viser à étendre aussi leurs
possessions, Monsieur Danjac prendra toutes les mesures qui pourront
dépendre de luy pour les empêcher d'anticiper sur nos terres.
Article 20ième
Monsieur Danjac engagera les Accadiens qui ont des bâtiments à
arriver et aller en course, nous avons pour cet effect adressé à
Monsieur Bourdon l'hyver dernier six commissions de l'amirauté en blanc
il aura soin de les distribuer à ceux des Accadiens qui sont le plus en
état de faire ces armemens, nous pensons que ces sont les nommés
Gautier et Beausoleil, nous les recommendons en considération de leur
zèle et de leurs services.
Article 21ième
Nous envoyerons à Monsieur Danjac une liste des bateaux qui ont
hyverné à Ristigouche, il ne prendre pas un instant à faire mettre en
état le bateau L'Oiseau Royal, ou tout autre plus propre à aller
en mer, il se fera laisser par le Sieur la Girauday, capitaine du
Machault un bon officier pour commander ce bateau, les pilotes et
matelots nécessaires pour l'armer en les prenant avec égalité sur chacun
des trois navires. Nous destinons ce bateau à aller porter les
dépeches que nous adresserons incessament à Monsieur Danjac pour la
cour, il fera fournir des vivres à ce bateau ce même ceux que nous avons
reçus de France.
Article 22ième
Lorsque le Machault et les deux autres navires auront été
déchargés, ils seront maîtres d'aller ou bon leur sembiera n'ayant
aucun ordre du Roy à leur égard, Monsieur Danjac préviendra seulement
le Sieur la Girauday que nous avons eu avis que les Anglais devaient
envoyer un gros vaisseau à rencontre afin qu'il se méfie.
Article 23ième
Le Sieur La Girauday et les capitaines des deux autres navires seront
aussi maîtres de leurs prises et de les mener au distinter pour où bon
leur semblera.
Article 24ième
Monsieur Danjac nous écrira le plus souvent qu'il lui sera
possible.
Il choisira ses courriers et leur recommendera de diriger leur route
de façon à éviter la rencontre de l'ennemi.
Il nous enverra les inventaires et recensements mentionnés à la
présente instruction.
Il aura une particulière attention à nous rendre compte des
nouvelles qu'il aura de l'ennemi pour les prisonniers ou autrement et
de nous faire passer les papiers et gazettes qui pourront se trouver
sur les bâtimens que les corsaires Accadiens prendront.
Et dans tous les autres cas que nous ne pouvons prévoir nous nous en
raportons à la prudence, expérience et au zèle de Monsieur
Danjac.
Fait à Montréal
le 17 juin 1760
Vaudreuil.7
Several things are evident from this lengthy and detailed document.
Vaudreuil expressed little concern that the fleet would be attacked; he
believed Berryer's prediction that peace would be concluded shortly.
Vaudreuil also had no intention of sending the fleet on to Louisiana or
St. Domingue. His aim was to provide the basis of a French claim to
Acadia by maintaining posts there and to guarantee a link between
himself and the minister of the colonies by the ships in the
Restigouche. He decided to unload the ships "et d'y établir un Magazin
pour le Roi."8 There was no conflict between Vaudreuil's
instructions and D'Angeac's actions at Restigouche as he waited for
word from Vaudreuil. However, while a clerk, the Sieur Bazagier, was
travelling from Ile aux Noix to organize the stores and while St. Simon,
who left Montreal on 9 July, was carrying dispatches and orders to
Restigouche,9 the British were beginning to move against the
French fleet.
In spite of the French precautions of sending a courier by foot and
of anchoring in an almost unnavigable river with which the British were
not familiar, it was not long before a British fleet was sighted in
Chaleur Bay. The British had been expecting the arrival of a French fleet
and their reaction was swift. Two fleets were launched almost
simultaneously; one down the St. Lawrence from Quebec City and one from
the Fortress of Louisbourg.
Vice-Admiral Lord Colville, commander of the English forces in North
America, had been responsible for the swift reaction at Quebec City.
Alarmed by "several imperfect accounts of French Fleets being in the
lower River and Gulph," Colville had responded by sending Captain
Wallis with a squadron, comprised of the Prince of Orange, the
Rochester, the Eurus and three armed vessels, to search
the lower reaches of the St. Lawrence River and the gulf for French
ships.10 Although he was informed of the departure of the
vessels, Vaudreuil gave little credit to the intelligence, saying "I
hardly think the English will send their largest vessels to attack ours
which have arrived at Restigouche: nevertheless I will warn the latter
so that they may be cautious."11
At the same time Captain Byron was leading the Louisbourg fleet to
the Restigouche. Through information from the Richibucto Indians, word
had been relayed to Governor Whitmore at the Fortress of Louisbourg
that;
When Whitmore received this communication on 17 June 1760, he had
cancelled Captain Byron's orders to convoy troops and instructed him to
destroy the French force in Chaleur Bay. Byron was quick to comply.
With two fleets of British ships searching for the French storeships,
their discovery was inevitable.