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Canadian Historic Sites: Occasional Papers in Archaeology and History No. 16



The Battle of the Restigouche

by Judith Beattle and Bernard Pothier

Sommaire

A l'automne 1759, la Nouvelle-France avait désespérément besoin de l'aide de sa métropole. A ce moment-là, la ville de Québec et la forteresse de Louisbourg étaient déjà aux mains des Britanniques et la menace pesait sur Montréal. Les agents du roi à Montréal demandèrent à la France de leur envoyer tous les approvisionnements nécessaires à la défense de Montréal et à la reprise de Québec. Par la même occasion, ils prédisaient la chute de la Nouvelle-France si les secours n'atteignaient pas Montréal au printemps suivantm avant l'arrivée des ravitaillements britanniques.

La France essaya de répondre à cet appel, mais la flotte de secours composée de six navires, le Machault, le Bienfaisant, le'Marquis de Malauze, la Fidélité, le Soleil et l'Aurore, quitta Bordeaux le 10 avril 1760, beaucoup plus tard qu'on ne l'avait espéré, emportant des troupes et des provisions inférieures à la demande. Puis, la moitié de la flotte fut perdue avant la traversée de l'Atlantique. Le Soleil et l'Aurore furent capturés par les navires britanniques bloquant Bordeaux et la Fidélité chavira.

Après s'être emparé de six navires britanniques dans le golfe du Saint-Laurent et avoir appris que les Britanniques l'avaient précédé dans le fleuve, la flotte française, malgré les ordres reçus, se réfugia dans la baie des Chaleurs et la rivière Restigouche. Là, elle se joignit aux réfugiés acadiens et d'autres Acadiens accoururent avec leurs sloops et leurs goélettes pour grossir la flotte de 25 à 30 navires. Les alliés Micmacs vinrent augmenter le nombre des troupes françaises sur terre.

Apprenant la présence d'une flotte française dans le golfe, les Britanniques envoyèrent deux flottes à sa poursuite, une de la ville de Québec et une autre de la forteresse de Louisbourg. Celle de Louisbourg, commandée par le capitaine Byron, fut la première à atteindre les Français.

Jouissant d'une meilleure position que les Britanniques, troupes supérieures, défensive assurée, mobilité sur terre et sur mer, les commandants français, les capitaines Giraudais et D'Angeac, n'en avaient pas moins le moral bas. Les événements qui s'étaient déroulés en Amérique du Nord et en Europe avaient miné le moral des officiers et des soldats de sorte que ni Giraudais ni D'Angeac ne purent tirer profit de leurs avantages stratégiques. Byron ne fit qu'appliquer les régles des engagements navals même si sa puissance de feu supérieure aurait justifié un écart à la stratégie classique, particulièrement si les Britanniques se rendaient compte de l'état d'esprit des Français.

Du 22 juin au 8 juillet, date du dernier engagement, les navires britanniques montèrent péniblement la rivière Restigouche, ralentis par les batteries terrestres françaises, les épaves coulées au travers des chenaux et surtout par le fait que leurs commandants ne connaissaient pas les chenaux et hauts-fonds de ce cours d'eau. Au soir du 8 juillet, la flotte française, y compris le Machault, le Marquis de Malauze et le Bienfaisant, était détruite. Outre les 10 navires coulés dans les chenaux, les Français avaient perdu 22 ou 23 bâtiments dont plusieurs qu'ils avaient sabordés eux-mêmes pour éviter de les voir tomber aux mains des ennemis.

La bataille influa fortement sur le sort de la Nouvelle-France. La flotte française n'ayant pas réussi à livrer ses troupes et ses provisions à la ville de Montréal assiégée, il fallut abandonner l'idée de reprendre Québec. La destruction de leur flotte sur la Restigouche empêcha les Français de mener à bien leur projet d'établissement d'une base solide dans cette région. En fin de compte, Montréal capitula et la Nouvelle-France devint britannique. Cela ne fut sans doute pas le résultat direct de la bataille de Restigouche, mais cette dernière, en entraînant la perte de la flotte et du gros de sa cargaison, précipita les événements. Cette bataille est aussi mémorable parce qu'elle fut le dernier engagement naval entre la Grande-Bretagne et la France pour la possession de l'Amérique du Nord.



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Last Updated: 2006-10-24 To the top
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