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Canadian Historic Sites: Occasional Papers in Archaeology and History No. 16



The Battle of the Restigouche

by Judith Beattle and Bernard Pothier

Background to the Fleet's Departure for New France

In the autumn of 1759 New France desperately needed France's help. Montreal was short of food and military supplies for the troops there. With the British triumphant in Quebec City and the Fortress of Louisbourg, morale was low. Only a swift and generous French response to local demands could restore confidence and make reconquest practical.

All officials in New France were concerned with the situation. Vaudreuil, the governor, repeatedly demanded French support. Bigot, the intendant, and Lévis, the head of the forces, repeated Vaudreuil's pleas, and Joseph Cadet, the munitionnaire (commissary) whose organizational skills were so greatly required, endorsed their appeals.

Cadet had previously been successful in organizing the supply of the colony. He lived in New France which enabled him to personally estimate the quantity and quality of supplies required and to supervise their distribution when they arrived. Purchase of the articles in France was left to various armateurs (outfitters), mostly from Bordeaux, with whom he corresponded. The process was lucrative for both munitionnaire and armateurs, but apparently those who depended on the supplies were satisfied. Lévis wrote to Berryer, minister of the colonies:

Je ne puis me dispenser d'avoir l'honneur de vous rendre les meilleurs témoignages du Sieur Cadet, munitionnaire général de cette colonie. C'est un homme des plus zélés pour le bien du service et il a eu les plus grandes resources pour faire subsister les armées; ce qu'il n'a pu faire qu'avec des dépenses énormes. . . . Si vous n'avez la bonté d'avoir égard à ses dépenses, je suis persuadé que les pertes seront très considérables.1

Cadet's skills can be judged by his previous success in an unpredictable and difficult business, but the private financers on whom he depended were becoming unwilling to cope with the increasingly effective British navy. The only hope for the survival of New France was state aid, but officials in New France feared that their letters would not seem as urgent as the blockades and battles with which France had to contend in Europe. Therefore Vaudreuil sent with the bundles of letters a personal messenger, the Chevalier Le Mercier, head of the artillery. It was Le Mercier's mission to gain from the state the supplies that the military would require to retake Quebec City the next spring.

Le Mercier had a difficult task to perform and the recommendations he carried with him were designed to add weight to his demands. Vaudreuil declared him to be "de réputation zélé et plein de probité"2 and Lévis testified to Le Mercier's preparation for the mission: "je l'ai instruit de ma façon de penser. . . je l'ay mené avec moy dans tous les endroits ou jay été employe, et personne ne peut vous rendre de meilleurs témoiniages que moy."3 This indoctrination programme was designed to enable Le Mercier

pour détailler nos besoins, de vous dire notre situation; et quelle qu'elle soit, j'ose néanmoins assurer le ministre que la colonie ne sera pas prise avant le mois de mai, ce que donnera le temps de nous envoyer le secours qu'il plaira au Roi de vous faire parvenir.4

On the evening of 25 November 1759 Le Mercier, with his precious bundle of letters, left Sillery aboard the Machault and in the company of a few of the ships which had been convoyed to Quebec in the spring of 1759. After fighting his way past the British fleet and land-batteries, Captain Kanon conducted the messenger to Brest on 23 December 1759 and personally accompanied him to Versailles.

France had not entirely forgotten New France's plight. In early December the Committee of General Marine Service had read and approved a plan of action against the British and amongst its recommendations appeared: "il paraist indispensible d'envoyer en Canada au plus tard vers le 15 février 1760 un secours en vivres et en munitions qui puisse mettre en Etat de s'y soutenir ceux qui jusques a present s'y sont aussi bravement deffendus."5

This vague plan at least prepared the officials for the more detailed and more urgent demands voiced by Le Mercier. Because they express so fully the dire straits into which New France had fallen, Le Mercier's entire memorandum is quoted:

Mémoire Relatif à la situation du Canada, en se reduisant à l'indispensable pour conserver au Roy cette colonie jusqu'au Printems 1761.

Article 1er

La France ne peut garder ces possessions en l'amérique Septentrionale qu'en y faisant passer des secours en hommes, munitions de guerre et de couche, sous l'escorte de cinq à six vaisseaux de guerre.

Article 2ième

Le succès de cette entreprise dépendra de l'activité de l'armement qui doit être fini dans le cours de février, afin de prévenir l'enemy dans le fleuve [Saint-Laurent].

Article 3ième

Il faut nécessairement faire le siège de Québec et l'avoir pris dans le cours de May, tems auquel l'ennemy ne peut tourner de l'Isle aux Noix, a cause des hautes eaux du printems.

Article 4ième

L'objet des vaisseaux de guerre et des frégates sera non seulement d'escorter la flotte, mais encore d'arrêter l'escadre ennemie, si elle nous suivait de près.

Article 5ième

On établirait les batteries retranchés sur l'Isle aux Coudres et à la côte du Nord pour obliger les Anglais à lui faire l'attaque.

Article 6ième

Les vaisseaux de guerre resteraient moulliés à la petite rivière pour pouvoir combattre les vaisseaux no frégates ennemis qui auraient passé le Gouffre.

Article 7ième

Si les anglais avaient fait le Gouffre avec les forces navales trop supérieures, alors notre escadre irait s'embosser au dessus de la traverse pour y arrêter l'ennemy et envoierait échouer une ou deux frégates le long de St. Joachin pour l'empêcher de passer avec des frégates ou transports par le Nord de l'Isle d'Orléans.

Article 8ième

On pourrait mettre 20 canons de 36 pour lester les vaisseaux de guerre avec lesquels on établirait des batteries à la pointe de Lévis et au bout du sud ouest de l'Isle d'Orléans, lesquels protégéraient la retraite de nos vaisseaux et empêcheraient ceux des anglais de se mouiller sous le canon de Québec.

Article 9ième

En supposant qu'il fallut enfin céder à la force, les vaisseaux de guerre et les frégates monteraient mouiller au dessus du Sault de la Chaudière. L'armée du siège y aurait établi une redoute, et une autre à la rivière opposée, afin d'y recevoir du canon et des mortiers; c'est le lieu le plus étroit du fleuve.

Article 10ième

Il faudrait fixer le nombre d'hommes au moins à 4000, tant des troupes de l'Isle Royale de la Colonie, qu'en volontaires tirés des régiments. Cela ne ferait en Canada que 8000 soldats, taint pour la garde des frontières que pour le siege de Québec, dont la garnison est de 4 à 5,000 hommes.

On observera que ces soldats ne seront pas une dépense. Le fret en doit être moins cher puisqu'ils tendront lieu d'équipage dans les vaisseaux de transports, et serviront aux manoeovres basses.

Article 11ième

On ne peut envoyer moins de 50 quintaux de farine, en supposant seulement 20 mille ration par jour, à raison de livre et demie de pain, quoi qu'elle doive être de deux livres. Il faudra 36 livres de farine par mois pour chaque ration ce qui fera pour on mois 7,200 Quintaux, et pour les sept mois de campagne 50,400 quintaux. On voit qu'il faudra tirer des récoltes de quoy faire passer l'hyver à 800 soldats, aux ourviers des postes et aux sauvages des différentes nations; quoi qu'on ne compte que 20 Mille Rations il en a été consommé près de 30 l'été dernier.

Article 12ième

Il faudrait 20 mille quarts de lard ou au moins 15 mille; 20 mille rations pendant les sept mois de campagne à raison de demie livre font 21 m. Qx. pour 10 mille rations pendant les cinq mois d'hyver, 7,500 Qx. ce qui fait 28.500 Quintaux net à 200 [livres] par quart, 14,250 quarts. Dans les distributions il y a un déchet pour les pezées de 10 [livres] pour cent, il y a des lards qui tournent; il serait bien avantageux, si il y en avait d'excedent, que le Roi en fit vendre aux peuples qui ni pourront plus trouver de viandes de boucheries, l'espèce étant détruite.

Article 13ième

Vingt-quatre pièces de canon de 24 pour le siège; douze mortiers de munitions proportionnellement ainsy qu'il a été demandé par le mémoire dressé a M. Accaron.

Article 14ième

Les marchandises de traites pour sauvages, les toiles pour les campemens, et autres besoins du service, ainsy que les étoffes pour l'habiliement des troupes et des colons, d'après le mémoire de demande de Monsieur 8igot intendant.

Article 15ième

De prendre un arrangement qui puisse remettre la confiance aux peuples et leur faire espérer un avenir pour le papier, en quoi consiste leur fortune, sans quoy on ne sçait si on poura se promettre de trouver chez le Canadien le même zèle et la même volonté.

Article 16ième

Les marchandises sèches et liquides étant au Canada à un prix excessif pour leur disette le Roy pourait y envoyer les besoins des peuples sous le nom de quelques négociants auquels sa Majesté payerait commission. Avec un million elle en retirerait plus de dix [millions] en lettres de change ou papiers, et ce serait un moyen certain pour rétablir la confiance et liquider les dettes de l'état.

Article 17ième

Fixer la somme pour laquelle l'Intendant tirera des lettres de change, afin qu'elles soient exactement payées et tirées au prorata de la remise que chacon ferait. Ordonner l'entregistrement de celles de l'année pour qu'elles puissent porter rente au particulier.

Article 18ième

Si ce secours arriveraient en Canada après les forces navalles de l'ennemy, elles ne pourraient dégager la Colonie, tomberaient à pur perte pour le Roy. On pourrait faire un double projet qui ne serait décacheter qu'en ce cas.

Article 19ième

Il faut donner des ordres précis pour donner dans les glaces sitôt qu'on arrivera rien n'est si rare que d'y voir périr un bâtiment, et il serait préférable que ce malheur arrivat à un ou deux que d'entrer trop tard dans le fleuve.

Article 20ième

Si la France n'envoye pas un secours suffisant pour faire le siège de Québec, il est inutile d'y envoyer, et la colonie sera certainement perdue.

Article 21ième

Si le roy se détermine à envoyer en Canada les secours demandés, on regarde comme certain que s'ils peuvent se rendre avant ceux des Ainglais, que Québec sera repris; que n'ayant plus rien à craindre par le fleuve toute la Colonie pourra se porter soit aux rapides, soit à l'Ile aux Noix, et que l'ennemy no pénétra point; nous avons d'ailleurs nous promettre les succès les plus heureux de l'union qui règne entre Mrs de Vaudreuil et le Chevalier de Lévis, qui n'ont pour objet que le salut de la Colonie et la gloire des armes du Roy.

Article 22ième

D'après le parti que Sa Majesté aura pris sur le Canada il serait essentiel que l'on envoyat une frégate à la Baye française à une douzaine de lieues do l'ambouchure de la Rivière St-Jean, pour y mettre à terre le Sieur St. Simon ou quelqu'autre officier de la Colonie, pour porter par terre avec trois Accadiens des dépêches en chiffre au Général.

Cette meme frégate pourait ensuit croiser entre Baston [Boston] et Halifax, envoyer à quelque part de terre neuve les prises en vivres qu'elle ferait et les faire entrer en Rivière, sitôt que les glaces le permettraient.

Article 23ième

On supplie pour dernier article de faire attention que le tems s'écoule, et que l'on ne peut se promettre de succès que par la grand activité.6

The colony's case had been laid before the court. It was in France that the fate of the expedition lay. Between the private businessmen and the state an amicable arrangement would have to be negotiated in the short time available.

In early December the president of the Navy Board outlined the aims of the expedition to the Gratis brothers when he invited them to send their ships to New France:

Il est question do faire passer de bone heure en Canada les secours que les circonstances peuvent permettre pour mettre cette colonie en êtat de su soutenir l'année prochaine . . . . Mon intention est de ne pas dépenser au delà de ce qu'on peut payer, et de prétérer un secours prompt, quoique médiocre, à un secours puissant dont les préparatifs annoncerient l'objet et en retarderaient l'expédition, j'ai cru ce parti préférable à tout autre.7

Even though, to judge from a notation, this letter was never sent, it states succinctly the official attitude that was to cause excessive delays. One problem was to fit out the ships at the lowest price. The Desclaux price was taken as a model until the outfitters stated in late January that the lateness of the season prevented them from furnishing the promised amounts of salt beef and salt pork, and their price changed. Contracts were negotiated with several outfitters: the Machault, owned by Cadet, was outfitted by Ravesies and Louis Cassan; Cadet's other ship, the Bienfaisant, was fitted by Lamaletie: the Soleil and the Fidélité were armed by Desclaux, Bethmann and Imbert; and the Aurore and the Marquis de Malauze by Lamaletie.8 Specific contracts were made with the Sieur Lagarosse for "gilets, bas, couvertures, hamacs," and with the Sieur Lejoy for 5,500 pairs of shoes while arms and Indian trade goods were supplied from the stores at Rochefort.

Once these contracts were granted and their fulfillment supervised, other problems arose. The crews of the ships which had returned from the 1759 expedition demanded payment and refused to leave again. The amount of stores had been miscalculated and quantities of wheat had to be unloaded and left in France. Four hundred men were sent when 4,000 had been requested and supplies were similarly reduced. The wind was not favourable for an early departure down the river from Bordeaux. When the fleet finally left on 10 April 1760, the season was advanced and the supplies carried were insufficient. The failure of the expedition was predictable.



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Last Updated: 2006-10-24 To the top
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