Petite histoire des parcs nationaux du Canada

Chapitre 6
Parcs historiques nationaux et canaux du patrimoine

Introduction

Au Canada, les reliques tangibles de notre passé, nos richesses historiques, sont rares, souvent uniques et irrem-plaçables. De l'archéologie aux architectures et technologies contemporaines, elles retracent la vie humaine de ce continent; qu'il s'agisse de spécimens archéologiques, de documents, d'antiquités, de constructions ou même de gigantesques étendues de terres, elles font toutes partie, dans une certaine mesure, du génie créateur de l'espèce humaine. Elles sont les illustrations fragiles d'un passé qui, si elles sont préservées, serviront aux générations présentes et futures; sinon elles disparaîtront à tout jamais.

Différents paliers de gouvernement partagent la responsabilité de la protection des richesses historiques au Canada. Celle-ci se réalise de multiples façons. Les musées réunissent, préservent et exposent des objets à valeur culturelle. Les parcs historiques nationaux essayent d'assurer un milieu réaliste aux richesses historiques afin qu'elles soient accessibles au public, sur leur site d'origine et dans un cadre authentique. Les parcs et lieux historiques nationaux du Canada commémorent les personnes, les événements et les endroits qui ont façonné notre patrimoine culturel.

L'intérêt à l'égard de la création de sites historiques est apparu à la fin du XIXe siècle, lorsque le sentiment nationaliste devint plus aigu. Quelques groupes locaux réussirent à préserver plusieurs bâtiments historiques importants. La Montréal Antiquarian and Numismatic Society fit l'acquisition, en 1895, du Château de Ramezay pour en faire un musée et des groupes historiques torontois empêchèrent la destruction du vieux fort York. Le gouvernement fédéral créa en 1907 la Commission des Champs de bataille de Québec (aujourd'hui nationaux), pour préserver et mettre en valeur le site de la bataille de 1759 sur les plaines d'Abraham. N'ayant aucune construction d'époque à préserver, il fut décidé de créer un parc contenant des monuments commémoratifs.

Casemates du Bastion du roi
Casemates du Bastion du roi, parc historique national de Louisbourg, 1924

Cérémonie de dévoilement
Cérémonie de dévoilement du cairn au Bastion du roi, parc historique national de Louisbourg, août 1926

En 1919, le gouvernement fédéral créa la Commission des lieux et monuments historiques du Canada. Celle-ci devait agir à titre de cons'eil pour l'élaboration d'un programme national de commémoration et de préservation des lieux historiques. La première plaque commémorative approuvée par la commission fut posée sur une croix à Port Dover, en Ontario, au début de 1922, marquant ainsi l'emplacement d'une croix similaire proclamant, en 1670, la souveraineté de Louis XIV sur la région du lac Erié. Depuis cette date, et suite aux recommandations de la commission, plus de 900 plaques ont été posées et quelque 75 parcs historiques et sites majeurs ont été créés.

Jusqu'aux années trente, la création de sites historiques se bornait surtout à la pose de plaques d'interpétation. Les ruines historiques existantes n'étaient généralement pas restaurées et l'on n'essayait guère d'empêcher leur dégradation. À l'époque, l'intégrité historique des sites était considérée comme intouchable et la rareté des fonds destinés à des projets de restauration coûteux n'encourageait pas une autre approche.

La gestion de plusieurs anciens forts, administrés par l'armée, fut transférée à la Direction des parcs nationaux. Le fort Anne, à Annapolis Royal, en Nouvelle-Écosse, devint un parc historique national en 1917. Le fort Beauséjour, au Nouveau-Brunswick, le fort Chambly, au Québec, et le fort Wellington, à Prescott, en Ontario, ont également été préservés à titre de lieux historiques.

Dans l'ensemble, les projets de préservation étaient rares. (Le succès de grands projets de restauration aux États-Unis, et en particulier la reconstruction de Williamsburg dans son style colonial au cours des années 20, fut à l'origine du changement d'opinion.) L'augmentation du budget octroyé aux travaux publics, pendant la dépression, offrit une stimulation supplémentaire. Au cours des années 30, la Commission des parcs du Niagara, organisme du gouvernement de l'Ontario entrepris quatre projets historiques d'importance, dont ceux du fort George à Niagara-on-the-Lake et du fort Érié qui ont nécessité la reconstruction des fortifications. Plus tard, les gouvenements fédéral et provincial entreprirent la reconstruction du fort Henry à Kingston, où la plus grande partie du fort original était encore intacte. Les intérieurs furent meublés avec des reproductions de meubles d'époque et des objets historiques.

La forteresse de Louisbourg

Le plus grand projet de reconstruction entrepris fut celui de la forteresse de Louisbourg, près de Sydney en Nouvelle-Écosse. En 1961, le gouvernement du Canada commença la reconstruction d'une partie de l'ancienne forteresse française, détruite par les Britanniques en 1758. Cela comprenait une partie de l'ancienne ville ainsi que les fortifications. Les intérieurs ont été reproduits et des guides costumés expliquent divers aspects de la vie à Louisbourg au XVIIIe siècle.

Louisbourg avait été désigné lieu historique national en 1928, et parc historique national en 1940. Au cours des années 30, quelques-unes de ses ruines furent relevées et un musée fut construit. Et le reste demeura dans l'oubli. Cette forteresse en ruine deux fois assiégée et investie, cette ville désertée qui avait été autrefois le centre d'une colonie de plus de 5 000 hommes et de leurs familles, tous pêcheurs, soldats, marchands, artisans, boutiquiers et fonctionnaires, c'était un site archéologique dont la signification et le potentiel d'interprétation étaient inégalés en Amérique du Nord.

En raison de la baisse de la demande de charbon du Cap-Breton et de la menace du chômage, on considéra de relever l'économie de la région en restaurant Louisbourg. Une commission royale dirigée par l'honorable E.C. Rand étudia la question et fit plusieurs recommandations de longue portée, dont l'une était de développer le tourisme.

Le tourisme signifiait, entre autres, la mise en valeur de la forteresse de Louisbourg. En 1960 le gouvernement fédéral donna son accord et accorda 25 millions de dollars destinés à la reconstitution d'un cinquième de la forteresse et de la ville et à lui redonner son caractère originel, à vocation à la fois militaire, maritime, commerciale, administrative et civile.

« Qu'est-ce qui pourrait stimuler davantage l'imagination ou être plus instructif, concluait le rapport Rand, qu'une reconstitution d'époque, à la fois matérielle et culturelle, dans un site aussi curieusement propice à la colonisation ? »

Louisbourg apporta au réseau des parcs nationaux un ensemble de particularités naturelles et historiques qui méritent d'être soulignées. Ses 60 km2 englobent le littoral Atlantique, des marais salants, et des aires de nidification pour de nombreux oiseaux aquatiques. Un rocher nommé Black Rock qui a servi de place forte et qui porte encore les traces que les assiégés français lui portèrent en cherchant à le détruire est l'élément le plus proéminent d'un ensemble géologique d'origine volcanique ayant quelque 500 millions d'année.

La plaine marécageuse de Gabarus, qui protégeait presque tout l'arrière de la forteresse, est peuplée de cerfs et de renards et demeure un exemple important de végétation marécageuse. L'anse Kennington, où les Britanniques se frayèrent un chemin jusqu'à terre par un accostage amphibie en 1758, possède une belle plage de sable et une petite île fréquentée par les phoques.

Le ruisseau Freshwater, qui délimitait le bivouac du régiment britannique, abrite une colonie de castors. La grande et arrogante angélique, qui s'est naturalisée uniquement dans la région de Louisbourg, a été introduite d'Europe par les colons de la forteresse.

Enfin, les bâtiments de Louisbourg sont synthétiques. Les mêmes principes, qui ont guidé les Européens pour la reconstitution exacte des quartiers historiques détruits au cours de la seconde guerre mondiale, ont prévalu ici et pour les mêmes raisons soit ressusciter et conserver le passé.

C'est en partant de ces constructions mêmes qu'il devient possible de reconstituer et d'expliquer le mode de vie passé. Dans ce but, la restauration devait être aussi fidèle que possible, tout en respectant l'esprit, le niveau et la structure de la politique des lieux historiques. Il s'agit d'un effort valable de conservation dont l'envergure et le style n'ont pas encore fait l'unanimité parmi les spécialistes.

L'intérêt de Louisbourg est lié à différents aspects. D'une part, c'était une colonie plus européenne, et peutêtre même plus raffinée, que celle de Québec, dont la culture se distinguait de plus en plus de celle de l'arrièrepays français. D'autre part elle était un centre maritime et commercial dont la valeur des pêcheries dépassait largement celle du commerce des fourrures.

Le personnel de Louisbourg a réappris et anime les anciens métiers en reproduisant les gestes, les attitudes, les coutumes et les valeurs d'un passé bien différent de notre époque. Ceux qui visitent Louisbourg repartent rarement sans avoir apprécié les éléments intangibles de leur patrimoine.

Louisbourg réunit à lui seul tous les éléments culturels d'une époque. Son interprétation est réalisée avec l'espoir d'enrichir l'expérience des visiteurs et d'être un modèle pour le reste du patrimoine canadien.

L'utilisation d'animateurs costumés est importante : non parce qu'ils attirent la foule et incitent à visiter la forteresse, mais parce qu'ils sont là pour représenter la vie quotidienne d'une communauté.

Pour Parcs Canada, Louisbourg constitue encore la plus ambitieuse tentative d'aménagement de ressources historiques. En conformité avec son idéal de conservation et de vulgarisation des aspects uniques du patrimoine naturel, Parcs Canada protège aussi les manifestations de la culture et contribue à cette élévation de l'esprit et du coeur dont parlait le rapport Rand, dont ont besoin non seulement les gens du Cap-Breton mais aussi tous les autres Canadiens.1

Croissance rapide des activités

Au milieu des années cinquante, l'attention du gouvernement fédéral s'est portée sur 40 sites, dont 38 étaient d'anciens centres militaires. En 1968, la Direction des parcs a commencé l'aménagement de quatre parcs d'importance; dans l'ensemble du réseau aucun parc encore n'avait été complètement aménagé.

La reconstruction de la forteresse de Louisbourg, l'addition de postes de traites de fourrures, de deux phares, et du Palace Grand Théâtre à Dawson City a étendu le réseau national et fait présager l'explosion future. Les Canadiens commençaient à s'intéresser de plus en plus à leur histoire. Cet intérêt s'est reflété au cours des dix années suivantes par une augmentation étonnante des acquisitions de parcs. Le réseau des canaux historiques était créé : le ministère des Transports fit cession de ses droits sur les canaux St. Peters, Lachine et Rideau. Un grand nombre de nouveaux parcs et lieux historiques furent acquis et aménagés, dont Lower Fort Garry à Selkirk, Manitoba, la goélette St-Roch et la maison de Sir Wilfrid Laurier à Ville-des-Laurentides. Cette augmentation des activités s'est ressentie au niveau financier. En 1953, le budget des parcs historiques était de 6,9 millions de dollars, celui de 1963 fut de 14,2 millions, celui de 1973 avait augmenté à 22,7 millions pour atteindre en 1983 les 63,3 millions de dollars.

Au cours de cette période, Parcs Canada a démontré d'autres formes de leadership. La préservation d'un site historique demande beaucoup plus qu'un budget. Cela exige en effet de réunir une équipe d'experts afin de préserver le site avec compétence et intégrité. Parcs Canada emploie des archéologues, des historiens, des architectes, des ingénieurs, des restaurateurs, des conservateurs et des animateurs entraînés, dont la minutie et la vocation satisfont aux plus hautes normes professionnelles.

L'Inventaire des bâtiments historiques du Canada

Au début des années 70, Parcs Canada a commencé un recensement informatisé des ressources historiques architecturales du pays. Cet inventaire était destiné à fournir, sous forme de recouvrement rapide, des données et des exemples de données comparées de l'architecture remontant à 1880 dans l'Est et à 1914 dans l'Ouest canadien.

L'Inventaire des bâtiments historiques du Canada présentait quatre phases d'opération, dont la première permit de répertorier 192 000 édifices. Technologiquement, cet inventaire était le système de levés d'édifices le plus perfectionné au monde. Son potentiel était inépuisable : il permettait de définir le tracé le plus propice pour une nouvelle route ou pour une ligne hydroélectrique, de cartographier des configurations sociales, d'analyser l'histoire économique, ou d'étudier l'architecture. Cet inventaire était clairement destiné à être plus qu'un outil au sein même de Parcs Canada. Il pouvait être également utilisé par les provinces, les municipalités, les planificateurs urbains, les historiens et les personnes intéressées par la conservation sur un plan local.

Partage des coûts

La fin des années 60 marque le début des projets à frais partagés qui permirent d'aménager des sites grâce à des subventions provenant à la fois du gouvernement fédéral, des provinces, des municipalités, d'organisations sans but lucratif, et du secteur privé. Le dépôt de vivres à Saint-Jean, les édifices historiques du port d'Halifax, la maison Papineau à Montréal, Victoria Hall à Cobourg, le manoir Craigflower à Victoria, et les édifices de Dawson City ont été restaurés grâce à de telles ententes.

Politique sur les édifices historiques fédéraux

Parcs Canada a encouragé le gouvernement du Canada, qui détient le plus grand nombre de propriétés historiques du pays, à rénover, restaurer, et recycler ses propres édifices historiques. Un comité interministériel a été créé pour coordonner les politiques des différents ministères et, en 1982, un énoncé formel de politique a défini les termes en vertu desquels les agences du gouvernement fédéral devront entretenir leurs propres bâtiments historiques.

Canaux du patrimoine

Au début du XIXe siècle, avant que le réseau routier et les chemins de fer ne soient développés, l'Amérique du Nord britannique entreprit la construction de canaux. Au moment de la Confédération, ces importantes routes commerciales devinrent de juridiction fédérale.

En 1972, la responsabilité de certains canaux historiques était transférée du ministère des Transports à Parcs Canada. Aujourd'hui le Service des parcs administre le canal de St. Peters, en Nouvelle-Écosse, les canaux de Chambly, Carillon, Sainte-Anne, Saint-Ours et Lachine, au Québec, et les canaux Rideau, Trent-Severn et Sault-Sainte-Marie, en Ontario.

Bien que le rôle commercial des canaux ait diminué, leur utilisation à titre récréatif a augmenté de façon prodigieuse. Les canaux historiques sont devenus des exemples historiques de la technologie canadienne et restent des corridors dont la beauté des paysages et les possibilités récréatives font la joie des visiteurs qui fréquentent leurs berges tout autant que des plaisanciers.

Le théâtre, Palace Grand
Le théâtre, Palace Grand, lieux historiques nationaux du Kondike, Dawson City

L'écluse de Chaffey, canal Rideau
L'écluse de Chaffey, canal Rideau, 1905

Rivières du patrimoine canadien

Au Canada, nous possédons encore des rivières dont le cours traverse principalement des milieux naturels, dont les lits ne sont pas entravés et dont les eaux sont relativement peu polluées. De telles rivières sont des exemples incomparables de notre patrimoine naturel. La plupart d'entre elles ont servi de voies de transport et ont alimenté les peuples autochtones et les premiers colons. Elles ont de plus joué un rôle significatif au cours de l'exploration, du commerce et de l'expansion du Canada. Elles sont des éléments non négligeables de notre patrimoine naturel et culturel qui devraient être préservés intacts pour notre bénéfice et celui des futures générations.

Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux collaborent au programme du réseau de rivières du patrimoine canadien afin d'accorder une importance nationale à certaines rivières du Canada et de leur assurer une mise en valeur qui leur conserve leur valeur naturelle, historique et récréative pour le bénéfice et le plaisir de tous les Canadiens.

Les premières rivières qui ont été désignées rivières du patrimoine canadien sont l'historique rivière French, en Ontario, et la rivière Alsek, dans la réserve du parc national de Kluane, au Yukon.

Chronologie des principaux événements liés aux parcs et lieux historiques nationaux

D'après les Archives de Parcs Canada (RG84), Archives Publiques du Canada, Collection de l'inventaire général.

1914 — Le fort Tom Howe à Saint John, Nouveau-Brunswick, devient le premier parc historique national. Cette propriété appartient à la Ville depuis 1930 et elle est administrée en tant que parc municipal.

1917 — Le fort Anne, à Annapolis Royal, en Nouvelle-Écosse, est transféré du ministère de la Milice et de la Défense au ministère de l'Intérieur. Ce site de 12 ha, comprenant les vestiges de l'ancien fort, est alors désigné parc historique du Dominion.

1921 — Sur la recommandation du commissaire des parcs du Dominion, la Commission des lieux et monuments historiques du Canada était constituée afin d'élaborer une politique concernant les sites historiques du Canada et déterminer leur valeur. La commission avait pour mandat d'agir comme conseil auprès du ministère sur les questions d'acquisition, de promotion et d'aménagement futur des sites préhistoriques et historiques d'importance nationale. Ses membres, choisis parmi les personnes les plus compétentes en la matière et les historiens canadiens les plus connus, s'adressaient au gouvernement fédéral par l'intermédiaire de la Direction des parcs du Dominion. Les premiers membres furent : E.A. Cruikshank (président), James H. Coyne, Benjamin Suite, l'archidiacre W.O. Raymond, W.C. Milner et J.B. Harkin. Le Commissaire adjoint des parcs du Dominion, F.H.H. Williamson était secrétaire de la commission. La première tâche de la commission fut d'entreprendre un levé des lieux historiques existants et de leur importance nationale. Louisbourg, les forges de Saint-Maurice, les forts Chambly et Lennox, trois sites en Huronie, et le fort Prince-de-Galles reçurent, entre autres, une attention spéciale.

1922 — Le fort Prince-de-Galles, situé à l'embouchure de la rivière Churchill, au Manitoba, est mis en réserve pour en faire un futur lieu historique commémoratif.

1928 à 1929 — Presque toute la superficie du site d'origine de la forteresse de Louisbourg est achetée par la Direction des parcs nationaux.

1941 — Une réplique de l'habitation de 1605 de Port-Royal est inaugurée le 4 juillet. Il s'agit du premier projet important de restauration entrepris par le Bureau des parcs nationaux.

1951 — La Compagnie de la baie d'Hudson fait don de son titre foncier sur Lower Fort Garry au peuple canadien, et le gouvernement fédéral désigne ce fort parc historique national.

1951 — En mai, le ministère de la Défense nationale transfert le contrôle de la citadelle d'Halifax pour qu'elle puisse être aménagée comme parc historique national.

1952 — La Commission royale d'enquête sur l'avancement des arts, des lettres et des sciences du Canada (Commission Massey) émet plusieurs recommandations concernant les travaux de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada. La plus importante concerne la réorganisation de la commission. Un énoncé de politique concernant les travaux de la commission est adopté et attire particulièrement l'attention sur la préservation et la restauration des sites et des bâtiments historiques plutôt que sur l'apposition de plaques commémoratives.

1953 — La Loi sur les lieux et monuments historiques, est adoptée et définit les pouvoirs du ministre et de la Commission des lieux et monuments historiques au sujet des lieux historiques. La commission doit aviser le ministre au sujet de l'acquisition et de la commémoration de lieux historiques, ainsi que de la création et de la gestion de musées historiques.

1959 — À Québec, la maison Maillou, datant du XVIIIe siècle, est restaurée. C'est la première fois que l'architecture est prise en considération, tout autant que l'intérêt historique.

1961 — Un programme à long terme est lancé afin de restaurer une partie de la forteresse de Louisbourg et, de 1961 à 1963, des projets de restauration majeurs sont entrepris pour commémorer la Ruée vers l'or du Klondike. Le « Palace Grand Théâtre », le vapeur à roue arrière Keno, le « Discovery Claim » (ou concession de la découverte) au bord du ruisseau Bonanza, et la partie historique de Dawson City sont tous déclarés lieux historiques nationaux.

1967 — La villa Bellevue, première demeure de Sir John A. Macdonald à Kingston, est inaugurée parc historique national le 24 mai.

1969 — Le parc historique national de la forteresse de Louisbourg est inauguré le 8 septembre.

1970 — En octobre, une convention est signée avec le gouvernement de Terre-Neuve pour aménager en parcs historiques nationaux, l'Anse-aux-Meadows, site de colonisation viking du XIe siècle, et Port-au-Choix, site de sépulture indien archaïque maritime.

1972 — Six réseaux de canaux, encore utilisés comme liens commerciaux, mais ayant une importance historique, sont transférés à Parcs Canada par le ministère des Transports. Il s'agit des réseaux de canaux des rivières Richelieu, Beauharnois et Outaouais, au Québec, des réseaux de canaux des rivières Trent et Rideau, en Ontario et du canal de St. Peters, en Nouvelle-Écosse.

1974 — Le St. Roch, ancien vaisseau de la G.R.C qui fut le premier navire à franchir le passage du Nord-Ouest dans les deux sens, est inauguré à Vancouver comme lieu historique national.

1976 — Le ministère des Affaires extérieures transfert à Parcs Canada la maison où est né le Dr Norman Bethune à Gravenhurst, en Ontario. La maison de Bethune est inaugurée le 30 août.

1977 — La Loi sur les lieux et monuments historiques est amendée afin de permettre une représentation du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest à la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

1978 — Le président, Marc Laterreur, et d'autres membres de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada, périssent dans un accident d'avion alors qu'ils se rendaient à Terre-Neuve pour une cérémonie commémorative.

1980 — Le parc historique national de la maison de Riel à Saint-Vital, au Manitoba, est inauguré.

1982 — Environ cinq cents événements ont été organisés par les municipalités, entre Kingston et Ottawa, dont une flotille de bateaux à vapeur, à l'occasion du cent cinquantième anniversaire du canal Rideau.

1984 — Le homestead W.R. Motherwell, ferme et résidence de l'un des premiers organisateurs ruraux de la Saskatchewan, qui devint plus tard ministre fédéral de l'agriculture, est inauguré.


Présidents (et présidents par intérim) de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada

1919 à 1939 Brigadier-Général E.A. Cruikshank

1940 à 1942 La commission ne s'est pas réunie

1943 à 1949 Clarence Webster (Nouveau-Brunswick)

1950 à 1957 Fred Landon (Ontario)

1958 à 1959 Le père Antoine d'Eschambault (Manitoba)

1960 à 1967 Bruce Fergusson (Nouvelle-Écosse)

1968 à 1972 Allan Turner (Saskatchewan)

1973 à 1978 Marc Laterreur (Québec)

1978 à 1980 Leslie Harris (Terre-Neuve)

1981 à 1985 J.M.S. Careless (Ontario)

1986 Professeur Thomas Symons (Ontario)


Référence

1. Les paragraphes sur le parc historique national de la forteresse de Louisbourg sont extraits de la version française d'un texte de John Fortier, « La renaissance de Louisbourg », Conservation Canada, vol. 2, no 3, 1976.



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