Dirigeants de Parcs Canada
J.B. Harkin (1911-1936)1
Harkin, James B.
© Bibliothèque et Archives Canada / PA-121371
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« Les parcs sont par les présentes dédiés au
peuple canadien pour son bénéfice, son instruction et sa
jouissance [...], et ces parcs doivent être entretenus et
utilisés de manière qu'ils restent intacts pour la jouissance
des générations futures. » Dans la clause
dédicatoire de la Loi sur les parcs nationaux de 1930, M. Harkin a
résumé sa vision du rôle des parcs nationaux, vision
façonnée par les deux décennies au cours desquelles il a
dirigé le premier service de parcs au monde.
Fort Anne environ 1928
© Parcs Canada
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M. Harkin a été nommé au poste de commissaire de la
Division des parcs du Dominion après sa création en 1911. Au
cours des 25 années suivantes, il a fait du premier service de
parcs du monde un modèle de conservation et d'agrément dont
s'inspire l'Agence Parcs Canada encore aujourd'hui, un siècle plus
tard.
Dès ces débuts modestes, M. Harkin a élaboré un
vaste cadre sur les thèmes suivants : l'accès pour tous, la
conservation de la faune, la nécessité de promouvoir
l'histoire du pays, l'inviolabilité des parcs et les avantages du
tourisme pour le pays.
Fort Beauséjour environ 1936
© Office National du Film du Canada / 47273-8238C
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Dans le domaine de la conservation, il était évident que
les responsables des parcs devaient trouver un juste équilibre
entre l'importance des travaux de construction et d'aménagement et
la conservation « des beautés naturelles et des merveilles
panoramiques, des forêts, des animaux, des poissons et des oiseaux
». M. Harkin encourageait également la gestion scientifique
des parcs, qu'il jugeait nécessaire « si nous voulons
appliquer la loi et préserver la faune intelligemment »,
disait il.
Photo de J.B. Harkin par Karsh 1937
© Bibliothèque et Archives Canada / 3937279
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En 1914, le fort Howe est devenu le premier parc historique national
du Canada; cet événement a marqué le début des
activités de conservation et d'éducation axées sur les
lieux historiques. La création, en 1919, de la Commission des lieux
et monuments historiques du Canada, dont le mandat consistait à
donner des conseils éclairés au gouvernement sur les lieux
qu'il convenait de désigner en raison de leur importance historique
nationale, est un autre héritage légué par M. Harkin.
Après avoir constaté que les lieux historiques étaient de
par leur nature fondamentalement différents des parcs nationaux, M.
Harkin a plus tard recommandé l'élaboration de dispositions
législatives qui tenaient mieux compte de cette
réalité.
M. Harkin était bien conscient du rôle des parcs dans le
tourisme et, par conséquent, de leurs retombées sur
l'économie canadienne. Ayant constaté la popularité
grandissante de l'automobile, il a veillé à la construction de
routes et d'hôtels et à l'aménagement de terrains de
camping dans les parcs nationaux afin d'offrir des installations aux
visiteurs qui venaient profiter des merveilles de la nature.
M. Harkin a pris sa retraite en 1936. Dans une lettre, il a
écrit : « Je passe maintenant le flambeau à d'autres. Mon
vu le plus cher est que les travaux continuent d'être
guidés par l'idéalisme, sans quoi les parcs perdront leur
âme et deviendront comme les centaines de milliers de centres de
villégiatures ordinaires que l'on trouve partout dans le monde.
»
1Source: E.J. (Ted) Hart, J.B. Harkin, University of
Alberta Press, 2010.
Frank H.H. Williamson (1936-1941)1
Les écluses du Canal Rideau - Merrickville (ON)
© Parcs Canada
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M. Williamson a été nommé contrôleur du Bureau
des parcs nationaux en 1936, après avoir agi comme conseiller
principal de M. Harkin pendant plusieurs années, en sa qualité
de commissaire adjoint des parcs. Il possédait une connaissance
approfondie du mandat des parcs et avait acquis de nombreuses
années d'expérience au Bureau des parcs nationaux, où il
avait commencé à occuper un poste avant le début de la
Première Guerre mondiale.
M. Williamson partageait l'opinion de M. Harkin selon laquelle le
contact avec la nature dans un parc national pouvait être une
expérience inspirante et revigorante, qui permettait aux gens de se
ressourcer. Il a même déjà déclaré que le
jardin d'Eden était le premier parc national! Étant donné
que la majorité des parcs nationaux se trouvaient dans l'Ouest du
Canada, M. Williamson a voulu élargir le réseau en
établissant des parcs partout au pays, près des
agglomérations. Il a commencé dans l'Est du pays en
créant les parcs nationaux de l'Île du Prince Édouard et
des Hautes Terres Cap Breton entre 1937 et 1939.
Lieu de naissance de sir Wilfrid Laurier à Saint Lin, au Québec
© Parcs Canada / 2006
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M. Williamson s'intéressait également aux lieux historiques
nationaux. Il a supervisé le transfert de Green Gables et de
Dalvay-by-the Sea, deux demeures situées à l'Île du
Prince Édouard, au Bureau des parcs nationaux. Il a également
participé à l'aménagement du lieu de naissance de sir
Wilfrid Laurier à Saint Lin, au Québec.
En 1939, M. Williamson et M. W.D. Cromarty, son assistant pour le
programme des lieux historiques nationaux, ont décidé
d'appliquer une disposition de la Loi sur les parcs nationaux de 1930 en
classant plusieurs des principaux lieux historiques et parcs nationaux
parmi les parcs historiques nationaux. En vertu du décret de 1940,
le statut de parc historique national a donc été accordé,
entre autres, à la forteresse de Louisbourg et aux forts de
Chambly, Wellington et Prince de Galles. Cette décision allait
permettre au ministère d'exercer une meilleure supervision de ses
activités liées au patrimoine, car il recevrait des
crédits annuels réguliers pour la gestion de ces biens. De
plus, ces endroits deviendraient la responsabilité de directeurs de
parc salariés qui relèveraient du Bureau des parcs
nationaux.
La plage au Parc National de l'Île du Prince Edouard environ 1940
© Parcs Canada
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M. Williamson était au fait de la recherche écologique et
tenait compte des derniers résultats des études avant de
prendre des décisions. Il a présidé le débat sur les
espèces prédatrices et leur place dans les parcs. Ce
débat avait été amorcé par les politiques
antérieures, qui obligeaient les gardes de parc à
éliminer ces espèces. Après avoir consulté des
études menées par des biologistes, M. Williamson a émis
des directives qui interdisaient cette pratique et a également
demandé aux gardes de parc de veiller à l'équilibre des
espèces dans les parcs.
Le mandat de Williamson en tant que contrôleur du Bureau des
parcs nationaux a pris fin subitement à sa mort, en septembre
1941.
1Source : Histoire des parcs nationaux
du Canada, vol. II, W.F. Lothian, Parcs Canada, 1977;
Negotiating the Past: The Making of Canada's National Historic Parks
and Sites, C.J. Taylor, 1990; Natural Selections: National
Parks in Atlantic Canada, 1935-1970, Alan MacEachern,
2001.
James Smart (1941-1953)1
James Smart
© Parcs Canada
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M. Smart a intégré la Division des parcs nationaux en 1930,
après avoir commencé sa carrière au Service
fédéral de sylviculture. Il a occupé le poste de
directeur dans des parcs du Manitoba et des Maritimes et a ensuite
été nommé contrôleur adjoint en 1937 et
contrôleur en 1941.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a établi des camps de
travail dans les parcs de l'Ouest afin de fournir un emploi aux
objecteurs de conscience. Au cours de cette période, les terrains
de camping des parcs des montagnes ont fait l'objet des premiers travaux
d'agrandissement importants, et les installations de ski des parcs
Banff, Jasper et du Mont-Revelstoke ont été
améliorées. Passionné de golf, M. Smart a orienté la
planification et l'aménagement des terrains de golf de trois parcs
des Maritimes.
Lieu historique national de Lower Fort Garry, 19e siècle
© Parcs Canada
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Faisant écho au succès remporté par Harkin lors de la
construction de la route Banff-Windermere pour relier l'Alberta et la
Colombie-Britannique, M. Smart a amorcé la construction de la
Transcanadienne dans le parc national Banff.
Un certain nombre de parcs nationaux créés pour offrir un
refuge aux espèces de gibier menacées d'extinction ont
été abolis pendant son mandat. En Alberta, le parc Nemiskam et
le parc Buffalo ont été abolis en 1947, car les populations
d'antilocapres et de bisons d'Amérique ont été
ramenées à un niveau satisfaisant et les parcs n'étaient
donc plus nécessaires pour préserver ces espèces.
Maison Green Gables, façade nord et ouest, 1930's
© Parcs Canada
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Au printemps 1949, la Commission royale d'enquête sur
l'avancement des arts, des lettres et des sciences au Canada, aussi
appelée la Commission Massey, a commencé à tenir des
séances publiques dans les principales villes canadiennes. Les
commissaires ont entendu des témoignages sur l'état des arts,
de la culture et du patrimoine au pays. Le rapport Massey, publié
en 1951, s'est avéré un document d'une grande importance pour
l'histoire culturelle du Canada et a eu des répercussions pour la
Division des parcs nationaux.
M. Smart a pris sa retraite en février 1953, avant que les
recommandations du rapport aient pu être mises en application.
1W.F. Lothian, Histoire
des parcs nationaux du Canada, vol. II, Parcs Canada, 1977; et
« Massey Commission » [en anglais seulement],
Encyclopédie canadienne en ligne.
J.A. Hutchison (1953-1957)1
J.A. Hutchison
© Parcs Canada
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Durant le mandat de M. Hutchison, les travaux d'aménagement
effectués dans les parcs nationaux pour en faire des destinations
touristiques étaient essentiellement axés sur la construction
d'autoroutes. Les autoroutes de Banff, de Jasper et du Cap-Breton ont
été améliorées et la Transcanadienne a été
prolongée pour joindre Banff à Yoho.
L'utilisation accrue de voitures personnelles et la popularité
croissante du camping et des activités de plein air ont
nécessité l'ajout de terrains de camping et de caravaning.
L'aménagement d'un nouveau terrain de camping à la pointe
Pelée a permis de mettre fin à l'établissement
d'emplacements de camping dispersés qui menaçaient
l'écologie du parc. Dans l'Est du pays, le parc national Terra Nova
a été ajouté au réseau de parcs en mai 1957.
Lieu historique national du Canada de la Maison-Laurier, Ottawa (ON)
© Parcs Canada
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Durant le mandat de M. Hutchison, le programme des lieux historiques
a pris un grand essor. L'importance accordée à l'histoire et
au patrimoine dans le rapport Massey a donné lieu à
l'affectation de fonds et à l'adoption de lois et de politiques
à l'appui du programme des lieux historiques nationaux. Le
programme n'avait pas bénéficié de telles mesures depuis
plus de 25 ans.
Parc national du Canada Terra-Nova, Terre-neuve
© Parcs Canada / D. Wilson / 1997
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La Loi sur les lieux et monuments historiques a été
adoptée en 1953 et modifiée en 1955; elle constituait le
fondement législatif du programme des lieux historiques. La Loi
prévoyait notamment la désignation de lieux historiques
nationaux en fonction de leur importance architecturale, ce qui a
donné naissance à la désignation de bâtiments
historiques, une nouvelle activité du programme.
De plus, le ministère a élargi certains secteurs
traditionnels d'aménagement et entrepris des projets de grande
envergure dans divers lieux historiques existants, partout au pays.
Durant son court mandat en tant que dirigeant, M. Hutchison a
contribué à l'accroissement de la visibilité de la
Direction générale des parcs nationaux auprès des
Canadiens et à l'augmentation du taux de fréquentation dans
les parcs, lequel a dépassé les 1,5 million de visiteurs.
1Source : Histoire
des parcs nationaux du Canada, vol. II, W.F. Lothian, Parcs
Canada, 1977; Negotiating the Past: The Making of Canada's National
Historic Parks and Sites, C.J. Taylor, 1990.
J.R.B. Coleman (1957-1968)1
J.R.B. Coleman
© Parcs Canada
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Pendant son mandat, J.R.B. Coleman met l'accent sur la création
de parcs et sur l'amélioration des commodités qui y sont
offertes. Les travaux de construction d'autoroutes dans les parcs
contribuent à l'accroissement du nombre de visiteurs et au
développement des installations qui leur sont destinées.
En 1959, la Section de l'éducation et de l'interprétation
voit le jour et est placée sous la surveillance immédiate du
directeur des parcs nationaux. Elle a pour objectif de mieux faire
comprendre au public les buts et la signification des parcs nationaux.
On embauche un naturaliste en chef ainsi que des naturalistes
saisonniers dans plusieurs parcs. Ces initiatives mènent à
l'aménagement de sentiers de promenade, à l'organisation
d'excursions, ainsi qu'à la tenue de conférences et
d'expositions sur place pour faire connaître la faune et les
phénomènes naturels aux visiteurs.
Parc national du Canada Kejimkujik (NE)
© Parcs Canada
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L'expansion rapide des activités dans les parcs nationaux,
jumelée au potentiel touristique des lieux historiques nationaux,
mène, en 1966, à une restructuration majeure de
l'organisation. Alors connue sous le nom de Direction des parcs
nationaux et historiques, l'organisation passe sous la
responsabilité du ministère des Affaires indiennes et du Nord
canadien.
Pendant le mandat de M. Coleman, on assiste à un accroissement
remarquable de la fréquentation des parcs nationaux et historiques,
qui passe de 4 millions de visiteurs en 1957 à 13 millions une
décennie plus tard. Cet accroissement est en partie attribuable
à l'aménagement d'autoroutes et de routes panoramiques dans
les parcs de l'Est et de l'Ouest. En 1967, des terrains de camping
modernes accueillent 1,2 million de campeurs chaque année et le
parc Kejimakujik s'ajoute au réseau et devient le deuxième
parc national en Nouvelle-Écosse.
Lieu historique national du Canada de la Villa-Bellevue (ON)
© Parcs Canada / 06.69.06.11(31)
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Le réseau des lieux historiques nationaux connaît aussi une
expansion, alors que plus de 80 endroits sont désignés pendant
son mandat. On investit aussi massivement dans les lieux historiques
nationaux existants, notamment pour la réalisation d'un certain
nombre de projets d'immobilisation d'envergure.
En 1964, le Ministère fait l'acquisition de la villa Bellevue,
qui fut pendant une courte période la résidence du premier
premier ministre du Canada, sir John A. Macdonald. Restaurée avec
soin en portant une attention toute particulière aux détails
architecturaux, la villa Bellevue témoigne d'une technique de
restauration appliquée avec succès. Elle ouvre ses portes au
public en 1967, à l'occasion du centenaire de la
Confédération.
Lieu historique national du Canada S.S. Klondike (TY)
© Parcs Canada
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La reconstruction de la forteresse de Louisbourg, qui date du XVIIIe
siècle, est une réalisation majeure du Ministère pendant
le mandat de M. Coleman. En 1961, le gouvernement fédéral
s'engage à investir des millions de dollars dans ce projet, qui
commence par une recherche préparatoire à l'échelle
planétaire et culmine avec la reconstruction, exécutée
par des experts aidés de travailleurs locaux, d'environ un
cinquième du village d'origine et des fortifications. La forteresse
est aujourd'hui un musée historique vivant qui présente la vie
au XVIIIe siècle à des milliers de visiteurs chaque
année. Bien que le projet de reconstruction ait pris fin en 1983,
bien après le mandat de M. Coleman, les fouilles
archéologiques se poursuivent encore aujourd'hui pour mettre au
jour la richesse et la complexité de l'histoire du lieu.2
1Inspiré de W.F. Lothian, Histoire
des parcs nationaux du Canada, vol. 2, [Ottawa], Parcs Canada,
1977.
2Comptes rendus des réunions de la
CLMHC d'octobre 1964 et mai 1966; L.D. Cross, « Fortress Louisbourg
», Legion Magazine = La revue Légion,http://www.legionmagazine.com/en/index.php/2004/01/fortress-louisbourg/,
January 2004 (en anglais seulement).
John I. (Jack) Nicol (1968-1978)1
John Ingram Nicol
© Parcs Canada
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Il arrive parfois que les étoiles s'alignent dans le firmament
politique, permettant ainsi de grandes réalisations. Il en a
été ainsi pendant la décennie où M. Nicol a
dirigé Parcs Canada. Son ministre, Jean Chrétien, aimait la
nature et possédait un flair politique hors du commun tandis que le
premier ministre Trudeau partageait le même sentiment
d'appartenance et la même passion pour la nature sauvage que ces
deux hommes.
Nicol, un gestionnaire dynamique qui savait mener les choses à
bien, a ajouté dix nouveaux parcs nationaux au réseau
existant, en plus d'agrandir le réseau de lieux historiques
nationaux, d'acquérir des canaux historiques et de mettre sur pied
des initiatives en matière de conservation du patrimoine à
l'échelle nationale et internationale.
Parc national du Canada Forillon (QC)
© Parcs Canada
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Au cours des 30 années précédentes, seulement trois
parcs nationaux avaient été créés.
L'établissement de dix parcs en une décennie représente
donc une réalisation importante. En 1968, le personnel de Parcs
Canada jetait les bases de l'agrandissement du réseau, cernant les
régions qui n'étaient pas représentées par le
réseau existant et préparant des études sur ces
régions. Sous le leadership politique de M. Chrétien, des
fonds ont été alloués en vue de l'établissement de
nouveaux parcs et des négociations avec les provinces ont
été entamées. C'est ainsi que neuf de ces dix parcs ont
vu le jour en l'espace de cinq ans.
Pendant le mandat de M. Nicol, un équilibre a été
atteint entre les préoccupations relatives à la conservation
et l'utilisation par la population des parcs et lieux à des fins de
divertissement et d'interprétation. Sur le plan de la conservation,
on a dressé des inventaires biophysiques et établit les
fondements de la gestion des ressources naturelles. Après le rejet
massif du développement commercial de la région de Lake Louise
et l'expropriation de terres en vue de créer les parcs Forillon et
Kouchibouguac, Parcs Canada a commencé à accorder davantage
d'importance à la consultation publique, ainsi qu'au respect de
l'utilisation des terres et des valeurs culturelles existantes.
En ce qui a trait aux lieux historiques nationaux, Parcs Canada a
choisi de remettre en état des bâtiments et des
propriétés afin de les présenter au public plutôt
que, comme par le passé, d'installer des plaques
commémoratives. À l'époque de M. Nicol, une équipe
de spécialistes a été mise sur pied pour
accélérer la conservation et la mise en valeur d'endroits tels
que la forteresse de Louisbourg, sur l'île du Cap Breton. C'est
aussi à cette époque que le programme de partage des
coûts a été étendu pour favoriser
l'établissement de lieux historiques gérés par d'autres
organismes que Parcs Canada.
Parc national du Canada Kouchibouguac (NB)
© Parcs Canada
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En 1972, Parcs Canada a fait l'acquisition de six canaux historiques,
et le gouvernement libéral a proposé l'établissement d'un
réseau de parcs linéaires, comprenant notamment des
rivières et des sentiers du patrimoine.
M. Nicol a aussi amené le Canada à jouer un rôle dans
le domaine du patrimoine mondial en négociant la Convention du
patrimoine mondial et a favorisé l'adhésion du pays à
l'Union internationale pour la conservation de la nature.
De bien des façons, la période Nicol représente une
ère nouvelle pour Parcs Canada, grâce à
l'établissement de parcs dans l'ensemble du pays et à
l'élaboration de programmes d'interprétation et de mise en
valeur plus raffinés dans les lieux historiques nationaux. M.
Nicol, ainsi que d'autres personnes, ont saisi toutes les occasions de
mettre en valeur les lieux naturels et culturels protégés du
Canada et d'en faire des endroits dont tout le peuple canadien pourrait
être fier.
1Tiré de l'ouvrage En plein essor
Parcs Canada à l'époque de Jack Nicol, 1968-1978,
Bill Wylie et coll., Direction générale des lieux historiques
nationaux
Al Davidson (1978-1985)1
A.T. Davidson
© Parcs Canada
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Lors de l'entrée en fonction d'Al Davidson, l'objectif
général de Parcs Canada était énoncé dans une
nouvelle politique sur les parcs nationaux et les lieux historiques
nationaux : « Sauvegarder à jamais des aires naturelles
représentatives d'intérêt canadien et favoriser chez le
public la connaissance, l'appréciation et la jouissance de ce
patrimoine naturel de telle manière qu'il soit légué
intact aux générations à venir. »
En 1980, Al Davidson présente un document au 15e International
Seminar on National Parks and Equivalent Reserves. Parcs Canada compte
alors 28 parcs nationaux, dont au moins un dans chacune des dix
provinces et dans chacun des deux territoires, ainsi que 68 lieux
historiques nationaux. Il est fier de faire connaître la
réputation internationale du réseau de parcs du Canada, et
compare les parcs à des îles dans l'océan du
développement et de la détérioration de
l'environnement.
Faisant écho à la vision de Harkin, il parle du rôle
que jouent les parcs comme moyen d'échapper aux pressions de la vie
rapide et moderne en milieu urbain, ainsi que de la possibilité
qu'ils nous offrent d'améliorer notre forme physique. Toujours dans
le même ordre d'idées que Harkin, il dresse la liste des
avantages économiques que génèrent les parcs. Il conclut
en disant que notre patrimoine naturel et culturel commun, le Nord et le
concept de milieux sauvages sont tous des éléments des parcs
qui représentent l'esprit de notre pays.
Le Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO semble d'accord avec
l'énoncé d'Al Davidson sur notre réseau de parcs et sur
les parcs eux-mêmes, parce qu'il décerne au parc national
Nahanni la première plaque du patrimoine mondial.
Au début des années 1980, les temps sont difficiles au
pays, et le gouvernement doit composer avec des restrictions
budgétaires. Les compressions dans les parcs ont des
répercussions sur les infrastructures et la protection. Malgré
tout, la réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan ainsi que
les parcs nationaux Ivvavik et des Prairies sont créés, tout
comme un grand nombre de lieux historiques nationaux et de canaux
historiques.
En 1985, lors d'un forum de la haute direction, Al Davidson
présente trois défis à relever pour la décennie
à venir : 1) assurer la protection de notre patrimoine naturel et
culturel pour tous les Canadiens d'aujourd'hui et de demain; 2)
continuer à bien servir nos visiteurs afin d'assurer un appui
solide à la conservation; 3) trouver une façon de
compléter le réseau de parcs. Une génération plus
tard, ces défis sont toujours les mêmes.
En guise de conclusion, voici un extrait du discours qu'il a
prononcé devant la haute direction, en 1985, et qui nous donne un
bon aperçu de l'homme qu'il était : « [Traduction] Selon
moi, le tourisme et les parcs vont de pair, tout comme le whisky et le
soda. Pris chacun de leur côté, ils sont bons, mais ils
deviennent de loin meilleurs lorsqu'on les combine. »
1Tiré de documents de Parcs Canada
(RG 84), Gabrielle Blais, Division des archives fédérales,
Archives publiques du Canada.
J.D. Collinson (1985-1990)1
J.D. Collinson
© Parcs Canada
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D'une entrevue
Que signifiait pour vous le fait de devenir sous-ministre
adjoint (SMA) de Parcs Canada et de poursuivre l'uvre de M.
Harkin?
Il faut d'abord se situer dans le contexte. Lors de la création
des premiers parcs nationaux, le Canada était un pays très
différent. Le peuplement de l'Ouest se poursuivait, le Chemin de
fer Canadien Pacifique était en voie d'être terminé; les
gens se sentaient des pionniers dans tout ce qu'ils entreprenaient. M.
Harkin devait notamment tenir compte des intérêts du
gouvernement à l'égard de l'aménagement du parc Banff et
des autres parcs des montagnes pour les touristes fortunés. Le but
était que ces touristes s'y rendent en train afin d'augmenter
l'achalandage sur les chemins de fer et ainsi les rendre plus viables.
Ainsi, au début, la conservation était importante pour attirer
les touristes.
Quand je suis arrivé à Parcs Canada dans les années
1980, les choses avaient beaucoup changé. La clause
dédicatoire de la Loi sur les parcs nationaux était
interprétée très différemment, et l'accent
était mis sur la protection. La conservation devenait plus
importante, de même que les restrictions sur le développement
et la gestion active des ressources dans les parcs, ce qui limitait
l'expérience du visiteur. C'était aussi une époque de
sensibilisation accrue et de militantisme sur les questions liées
à l'environnement (j'ai exigé que tous les véhicules des
parcs utilisent de l'essence sans plomb : nous étions alors les
seuls à le faire au sein d'Environnement Canada). Telle était
la situation de gestion difficile dans laquelle je me trouvais et que
beaucoup ne comprenaient pas tout à fait. Des pressions politiques
nous poussaient à autoriser d'autres aménagements au parc
Banff et dans d'autres parcs, mais on nous disait en même temps
qu'il fallait protéger l'environnement. Les lieux historiques
nationaux étaient confrontés aux mêmes difficultés,
mais il leur était un peu plus facile de trouver un équilibre.
Par exemple, le remplacement des escaliers de la maison de Lucy Maud
Montgomery, qui devait être effectué tous les trois ans
environ en raison de l'usure causée par l'achalandage, ne posait
pas vraiment de problème!
Comment en êtes-vous venu à participer aux
activités de l'UNESCO liées au patrimoine
mondial?
Peu de temps après mon entrée en fonction à titre de
SMA, on m'a dit que je devais représenter le Canada lors des
réunions du Comité du patrimoine mondial. Mais comme je venais
juste d'arriver en poste et que je devais gérer un grand nombre de
dossiers importants, je ne pouvais pas me permettre de consacrer du
temps à cette tâche et j'ai donc demandé à Al
Davidson, mon prédécesseur, d'y aller à ma place.
L'année suivante, je suis allé à Paris pour participer
à ma première réunion, et l'ambassadeur du Canada à
l'UNESCO m'a demandé si j'accepterais le rôle de
vice-président au sein du comité. Quand la réunion a
commencé, j'ai constaté avec surprise que j'avais en fait
été choisi président : je jouais maintenant un rôle
de leader.
C'était à une époque où le Canada avait, sur la
scène internationale, la réputation d'être un pays
pacifique et juste, et ce rôle m'a donc permis d'établir des
rapprochements. Par exemple, pour que les États-Unis paient ses
arriérés à l'UNESCO, nous avons créé un compte
spécial en garantissant qu'aucuns fonds ne seraient versés
à des pays avec lesquels les États-Unis avaient des
différends. Un autre exemple est l'établissement, avec la
Banque mondiale, d'une entente selon laquelle la Banque doit consulter
le Comité avant de financer un projet qui pourrait avoir une
incidence sur un site du patrimoine mondial. J'étais très
à l'aise de travailler sur les mises en candidature du volet des
biens naturels du patrimoine mondial, ainsi que sur les propositions
liées à l'histoire, mais un peu moins lorsqu'il s'agissait de
sites culturels liés à l'architecture (qui représentent
un nombre considérable de sites examinés). C'est pourquoi j'ai
demandé à Christina Cameron de m'accompagner pour me faire
profiter de son expertise, et, évidemment, elle a fini par jouer un
rôle important pour le patrimoine mondial.
Avec le recul, lesquelles de vos réalisations
considérez-vous comme une partie du legs que vous avez
laissé?
Je me suis toujours assuré d'une chose : ne pas dépasser
mon budget et respecter le mieux possible les objectifs du gouvernement.
À l'époque, les contraintes budgétaires étaient
importantes, et c'était une tâche considérable que de
maintenir l'organisation en bon état de marche. Toutefois, nous
avons trouvé des moyens d'obtenir de l'argent frais et de
réaffecter des fonds existants de façon à ce que nous
puissions continuer à créer de nouveaux parcs. Les deux dont
je suis le plus fier sont ceux de l'île d'Ellesmere (Quttirnipaaq)
et de Moresby-Sud (Gwaii Hanaas).
La création du parc à Moresby-Sud a été un
processus difficile, premièrement lorsqu'il a fallu conclure une
entente avec la province, et ensuite lors des deux années de
négociations avec les Haïdas. Vers la fin des
négociations, j'ai pris un bout de papier et tracé une ligne
dans le milieu. D'un côté, j'ai dressé une liste des
points de vue des Haïdas sur la question, et de l'autre ceux de
Parcs Canada. Ensuite, j'ai tracé une ligne en bas et inscrit la
remarque suivante : en dépit des points de vue susmentionnés,
les deux parties acceptent de travailler ensemble afin de gérer ce
territoire comme ceci... Ce bout de papier est devenu la base de
l'entente de cogestion que nous avons établie pour administrer le
parc. C'était une façon novatrice de créer un parc, et
elle n'a été possible qu'après une modification de la
Loi sur les parcs nationaux.
Je me rappelle avoir hésité à créer un parc sur
l'île d'Ellesmere en raison des problèmes inhérents
à une telle entreprise dans un endroit aussi éloigné. Un
ami des Forces canadiennes a pris les dispositions nécessaires pour
que je puisse me rendre à la SFC Alert à bord d'un Hercules.
Une fois rendu là-bas, on m'a prêté un Twin Otter et j'ai
pu survoler le secteur envisagé pour la création du parc.
Alors que je pilotais l'avion au-dessus de cette partie magnifique du
Canada, j'ai vu des sites de recherches abandonnés, des
ornières profondes, des bidons de carburant et des déchets
éparpillés sur le sol. Ces constatations m'ont convaincu du
besoin de mieux protéger ce secteur et, environs six semaines plus
tard, nous avons organisé une cérémonie officielle au
fiord Tanqueray pour la signature de l'entente de création du parc
avec le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. Le parc incluait le
site historique de Greely, aujourd'hui abandonné, qui a
déjà été utilisé pour atteindre le pôle
Nord.
J'ose croire que j'ai exercé une certaine influence lors de la
centralisation des services à un seul endroit, afin qu'il n'y ait
pas les parcs nationaux (PN) d'un côté et les lieux
historiques nationaux (LHN) de l'autre. Les directeurs
généraux de l'époque (Christina Cameron pour les LHN et
Ian Rutherford pour les PN) m'ont aussi été d'un grand secours
dans l'établissement d'intérêts communs.
Au bout du compte, je crois que j'ai eu une incidence positive sur la
composition du groupe de la haute direction. Quand je suis arrivé,
au milieu des années 80, tous les cadres supérieurs
étaient des hommes. Cela m'avait un peu surpris, et j'ai
commencé à chercher activement des femmes qualifiées pour
occuper des postes au sein de la haute direction. Lorsque je suis parti,
le ratio était d'environ 50/50. J'ai aussi essayé, en
règle générale, d'assigner un poste supérieur vacant
sur deux à une personne de l'extérieur de l'Agence afin que
nous puissions profiter de ses nouvelles perspectives.
1À partir d'une entrevue
téléphonique avec J. France.
Aimée Lefèbvre-Anglin (1990-1993)
Aimée Lefèbvre-Anglin
© Parcs Canada
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Pendant les années 1990-1993, Parcs Canada a traversé une
période de transition au cours de laquelle plusieurs directeurs
généraux ont assuré son leadership, de façon
temporaire et par intérim. Madame Aimée Lefèbvre-Anglin,
sous-ministre adjointe au Service canadien des parcs, a également
rempli cette fonction brièvement. C'est pendant cette période
(en 1992) que le parc national Aulavik a été
créé.
Parc national de Aulavik (TN)
© Parcs Canada / James McCormick
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Tom Lee (1993-2002)1
Tom Lee
© Parcs Canada
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Tom Lee a été nommé sous-ministre adjoint de Parcs
Canada en 1993. À l'époque, l'organisation faisait face à
un avenir incertain, car le gouvernement se proposait d'abolir la
Direction des parcs nationaux d'Environnement Canada dans le cadre de
son engagement à l'égard du Plan vert, élaboré
à la suite du Sommet de la Terre de 1992. Parcs Canada a
échappé à ce destin grâce à la création du
ministère du Patrimoine canadien en 1994, mais M. Lee devait encore
composer avec les difficultés que posait le maintien des
capacités opérationnelles de Parcs Canada en cette
période de restrictions gouvernementales.
En 1996, à la fin de cette période difficile, Parcs Canada
a été parmi les premiers organismes à être
transformés en agences de services distincts. Le mandat de M. Lee a
été marqué par des réalisations exceptionnelles sur
le plan législatif. À la suite de l'adoption de la Loi sur
l'Agence Parcs Canada en 1998, M. Lee est devenu le premier directeur
général de la nouvelle agence. Il a ensuite été
témoin de l'adoption de la Loi sur les parcs nationaux du Canada en
2000, de la Loi sur les aires marines nationales de conservation en
2002, et de l'entrée en vigueur de la Charte de Parcs Canada, qui
définit les rôles et les responsabilités de l'agence.
Pour répondre à ses besoins, la nouvelle agence a dû
mettre en uvre de nouvelles politiques, dont le cadre de gestion
des ressources humaines. De plus, un énoncé de vision, ainsi
qu'un énoncé des valeurs et des principes de gestion ont alors
été élaborés.
À l'époque, M. Lee s'est engagé à préparer
un plan directeur pour chaque parc national et chaque lieu historique
national. L'intendance de ces parcs et lieux a été
renforcée grâce à l'instauration des énoncés
d'intégrité commémorative et d'intégrité
écologique. La visibilité de l'Agence auprès du public a
également été améliorée par l'ajout de son logo
sur les uniformes, les véhicules et les panneaux.
Parmi ses réalisations les plus importantes, M. Lee a
contribué à l'accroissement de la participation des peuples
autochtones, grâce à la création du Secrétariat des
affaires autochtones et d'un partenariat avec Tourisme autochtone
Canada. En outre, il a organisé une table ronde des ministres sur
le tourisme autochtone et formé le Comité consultatif
autochtone, créant ainsi des assises solides qui ont permis à
Parcs Canada d'établir des relations fructueuses avec les
Autochtones.
Pendant les neuf années de son mandat, 139 lieux historiques
nationaux, 5 parcs nationaux et 2 aires marines nationales de
conservation se sont ajoutés au réseau de Parcs Canada.
C'est le leadership de M. Lee qui constitue l'une de ses principales
contributions. Il a transformé la culture d'entreprise, en lui
insufflant une énergie nouvelle. Grâce à sa capacité
de se concentrer sur les enjeux, à son souci d'intégrité,
à son ouverture d'esprit et à l'importance qu'il accordait
à la consultation et à la collaboration en vue d'atteindre des
objectifs stratégiques clairement définis, M. Lee a
instauré une culture dynamique fondée sur la confiance et le
respect mutuels.
1Tiré de l'ouvrage Hommage à
Tom Lee, le premier directeur général de l'Agence Parcs
Canada, par Christina Cameron et coll., Direction
générale des lieux historiques nationaux
Alan Latourelle (2002-2015)
Alan Latourelle
© Parcs Canada
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Entrevue avec le DGA
Lorsqu'il a pris sa retraite, James Harkin a dit qu'il
passait le flambeau, et ce flambeau a été porté par neuf
personnes avant que Tom Lee ne vous le confie. En quoi consiste selon
vous l'héritage cumulatif que ce flambeau symbolique
représente?
Il s'agit d'abord d'un réseau exceptionnel d'endroits que je
qualifierais de sacrés. Le flambeau symbolise un réseau qui
témoigne de la richesse et de la diversité naturelles et
culturelles du Canada. Il symbolise notre identité en tant que
Canadiens. Mais ce flambeau représente également l'équipe
de Parcs Canada. Chacun d'entre nous qui avons eu le privilège, je
dirais même l'honneur, de diriger l'Agence Parcs Canada avons
contribué à un siècle de professionnalisme, de passion,
de compétence et d'innovation en matière de leadership
international. Il est clair que les dirigeants de Parcs Canada doivent
aussi trouver des façons de maximiser ces forces et d'atteindre de
nouveaux sommets. Nous pourrons ainsi miser sur ce qui a constitué
notre réussite et en tirer parti dans le contexte actuel.
Selon vous, parmi les nombreuses réalisations de
l'Agence depuis que vous êtes son DGA, quelle est celle qui aura la
plus grande incidence au moment où nous entamons notre
deuxième siècle d'existence?
Je ne considère jamais les réalisations comme étant
celles du DGA de Parcs Canada. Depuis 100 ans, les réussites sont
le fruit des contributions apportées par les membres de
l'équipe de Parcs Canada. Il est évident que James Harkin
était un visionnaire. Tom Lee en était un également,
comme j'ai pu le constater lorsque j'ai eu le privilège de
travailler avec lui. Mais en bout de ligne, la réussite dépend
de toute l'équipe, et le rôle du DGA est de créer une
organisation et une culture qui favorisent l'innovation.
Lorsque je passe en revue les huit dernières années, je
crois que le forum « Une vision, une équipe » a
été un moment marquant. Ce que je veux dire, c'est que nous
avons pris des décisions et des mesures très pratiques en tant
qu'organisme. Mentionnons seulement les uniformes : les employés
sont fiers de les porter et d'être reconnus par la population. Je
crois que nous avons su mettre à profit chaque fonction et chaque
endroit et créer une organisation homogène.
Une autre réussite que la présente génération de
membres de l'équipe de Parcs Canada laissera derrière elle
est, selon moi, l'expansion quasi sans précédent du
réseau. Peut être pas en nombre de parcs, si l'on prend
exemple des parcs nationaux, mais plutôt en ce qui touche la taille
des expansions. Au cours des quatre dernières années
seulement, la superficie des aires protégées terrestres et
fluviales s'est accrue de près de 50 p. 100 sous la gouverne de
Parcs Canada. Et il ne s'agit pas que des parcs nationaux, mais aussi
des lieux historiques nationaux, comme Sahoyúé §ehdacho,
le plus grand lieu historique national de l'histoire de notre pays. Dans
le cas des monts Mealy, nous avons même réussi, 125 ans
après la création du premier parc, à conclure un accord
sur la création du plus grand parc national de l'Est du Canada. Je
suis donc très fier du travail accompli par tous les membres de
notre équipe, parce que nous sommes la dernière
génération qui peut encore donner de l'expansion au
réseau de parcs. Si nous ne réussissons pas, l'occasion ne se
présentera plus dans l'avenir aux Canadiens et aux futurs
dirigeants de notre organisation.
Notre troisième réussite est ce que j'appelle la
communication de la passion et du leadership. Je crois que la
présente génération des membres de notre équipe a
fait passer Parcs Canada d'une organisation introvertie à une
organisation extravertie qui collabore avec les autres et qui communique
sa passion, ses connaissances, son expertise et son esprit d'innovation
avec un nombre croissant de Canadiens. L'un des aspects de cette
transformation dont je suis le plus fier est notre relation avec les
Autochtones. Souvenons nous que Tom Lee avait déjà amorcé
ce mouvement. Peut être qu'avec le recul, on se rend compte que
seules quelques initiatives qui se déroulent pendant le mandat d'un
DGA de Parcs Canada ont commencé et se sont terminées pendant
ce même mandat. On tente toujours d'améliorer ce que le
dirigeant précédent a mis en place. Dans le cas des peuples
autochtones, Tom et les personnes qui l'ont précédé ont
fait un excellent travail, et j'ai eu l'occasion et le privilège de
faire avancer les choses, mais ce n'est pas moi qui ai commencé.
J'ai simplement poursuivi le travail.
Enfin, pour ce qui est de communiquer la passion et le leadership,
nous avons mis l'accent sur les jeunes et les leaders de demain pour la
première fois dans l'histoire de l'Agence. Les programmes comme Le
meilleur emploi d'été au Canada, Mon passeport Parcs et
d'autres encore, dont certains sont très pratiques ou se situent
à l'échelle locale comme l'initiative du Centre des Palissades
du parc national Jasper, ont réellement pour but d'assurer l'avenir
de nos parcs et de nos lieux en y attirant les futurs leaders de notre
pays.
Qu'est ce que cela signifie pour vous de faire partie de
Parcs Canada?
Pour moi, il s'agit vraiment de prendre soin de tous ces endroits
sacrés du Canada, de communiquer la fierté, le
professionnalisme et la passion que les membres de l'équipe de
Parcs Canada des générations précédentes ont
développés et transmis aux autres. C'est la joie de faire
partie d'une grande équipe qui se dépasse quotidiennement.
C'est aussi la fierté d'appartenir à une grande famille
d'individus qui font du Canada une meilleure nation.
Je crois également que faire partie de Parcs Canada nous fait
prendre conscience que par les décisions prises, les gestes
posés et les étapes franchies aujourd'hui, et c'est quelque
chose qui est sans doute unique à la fonction publique
fédérale et même partout ailleurs en général,
nous faisons partie d'une équipe qui a pour mission de rendre son
pays en meilleur état dans cent ans. C'est une mission sacrée
que nous partageons tous, en tant qu'adeptes des parcs et dignes
représentants de Parcs Canada, et le sentiment de fierté que
nous éprouvons à l'égard de cette grande institution
vient en partie de la reconnaissance publique dont Parcs Canada fait
l'objet et de ce que ce nom évoque aujourd'hui. Cela fait cent ans
qu'il en est ainsi, cent ans que la population considère Parcs
Canada comme l'une des meilleures organisations du pays.
Lorsque viendra le temps de passer à votre tour le
flambeau de Harkin, quel héritage espérez vous
léguer?
Si je regarde devant moi et que j'examine certains des objectifs que
je me suis fixés avant de céder ma place, je crois d'abord
pouvoir dire que j'aurai bâti l'équipe de l'avenir. À mon
avis, les meilleurs dirigeants de Parcs Canada ont toujours mis sur pied
des équipes solides sur le plan des comités de direction, des
personnes qui travaillent sur le terrain et des employés des
centres de services, et je crois qu'une partie de cette réalisation
consiste à assurer la réussite de l'organisation à long
terme, grâce à la qualité de ses membres et en favorisant
leur développement et leur épanouissement. J'espère
sincèrement que l'un de mes legs sera d'avoir préparé le
prochain DGA au sein même de Parcs Canada. Je pense qu'il s'agit
d'un élément important de notre histoire et que beaucoup de
dirigeants de Parcs Canada provenaient de l'intérieur de
l'organisation. C'est donc selon moi une immense responsabilité,
compte tenu des enjeux actuels, et je ne dois jamais perdre de vue la
suite des choses et la façon dont l'organisation réussira dans
l'avenir.
L'héritage que j'aimerais laisser, et que d'autres laisseront
peut être aussi, est de faire de mon mieux pour tirer parti de
toutes les possibilités et de vraiment mettre en place ces
possibilités dans notre réseau de parcs nationaux, de lieux
historiques nationaux et d'aires marines nationales de conservation.
J'ai eu beaucoup de chance jusqu'à présent, depuis que je suis
en poste, et ce que j'aimerais par dessus tout réaliser, c'est
d'insuffler dans le cur et l'esprit des Canadiens un
intérêt à l'égard de notre programme d'aires marines
nationales de conservation, grâce au processus d'établissement
de ces endroits très spéciaux. Par exemple, la création
d'une aire marine dans le détroit de Lancaster serait un
héritage appréciable pour le Nord.
Je suis persuadé que ce qui pourra constituer l'héritage de
l'équipe dont je fais partie sera d'explorer de nouvelles avenues
pour mobiliser les Canadiens à l'égard des endroits
sacrés, à l'égard de LEURS trésors nationaux, afin
qu'ils bâtissent un meilleur Canada pour demain.
Daniel Watson (2015-2018)
Daniel Watson
© Parks Canada
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Né en Saskatchewan, Daniel Watson est diplômé de l'Université de la
Colombie-Britannique en histoire et littérature française. Il a amorcé sa
carrière comme superviseur dans un Centre d'emploi du Canada pour étudiants de
l'est de Vancouver. Après avoir œuvré dans lœ domaine de l'accès à l'information
et de la protection des renseignements personnels à l'ancien ministère fédéral
de l'Emploi et de l'Immigration, il a passé les dix années suivantes au sein du
gouvernement de la Saskatchewan où il a dirigé les politiques et la recherche en
matière d'enseignement postsecondaire ainsi que les questions de formation, puis
il a travaillé au gouvernement de la Colombie- Britannique où il a été
responsable des mandats d'application de traités et des lois de mise en œuvre.
Il a agi comme négociateur pour l'Accord définitif Nisga'a et a mené le
développement de la de la première loi créée au Canada pour mettre en œuvre un
traité conclu avec une Première nation et prévoyant l'autonomie
gouvernementale.
Il est revenu au gouvernement fédéral en 1999 comme directeur des Relations
autochtones et territoriales du ministère des Affaires indiennes et du Nord
Canada (AINC). En 2001, il a assumé les fonctions de directeur général de la
Direction de la justice applicable aux Autochtones à Justice Canada, où il est
resté jusqu'à ce qu'il soit nommé, en 2003, sous-ministre adjoint de
Diversification de l'économie de l'Ouest Canada en Saskatchewan. En 2006, il
accédait au poste de sous-ministre adjoint principal des Politiques et de
l'Orientation stratégique à AINC. En mars 2009, il devenait sous-ministre
délégué de Diversification de l'économie de l'Ouest Canada, avant de se voir
confier le poste de sous-ministre en juillet de la même année. En 2012, il a été
nommé dirigeant principal des ressources humaines du gouvernement du Canada,
puis en 2015, directeur général de l'Agence Parcs Canada.
Michael Nadler (2018-2019)
Michael Nadler
© Parks Canada
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Michael Nadler a été directeur général de Parcs Canada par intérim base de
septembre 2018 à août 2019. Il s'est joint à la fonction publique fédérale en
1998 et a occupé divers postes de direction, notamment en tant que cadre
supérieur exécutif régional dans le territoire du Nunavut pendant cinq ans et en
tant que cadre supérieur leader dans les négociations sur les traités modernes
et l'autonomie gouvernementale des Autochtones l'Arctique, le Québec et les
provinces de l'Atlantique pendant cinq ans. Michael a rejoint Parcs Canada en
2015 en tant que vice-président des relations extérieures et des visiteurs
Expérience et a joué un rôle clé dans un certain nombre d'initiatives
importantes aidant plus de Canadiens se connectent à la nature et à l'histoire
et embrassent la conservation de naturel et culturel. Au cours de son mandat de
chef de la direction par intérim, Parcs Le Canada a terminé un important projet
de modernisation de l'environnement écologique et commercial la gestion d'actifs
touristiques à grande échelle, tels que les domaines skiables ; introduit un
nouveau cadre d'histoire et de commémoration axé sur l'inclusion et racontant la
diverses histoires de l'histoire du Canada sous plusieurs angles; et avancé le
création collaborative de deux des plus grandes aires protégées du Canada dans
partenariat avec les Inuits du Nunavut et les Dénés et Métis de South Slave
Région des Territoires du Nord-Ouest à Tallurutiup Imanga et Thaidene Nene.
Translation courtesy Google Translate
Ron Hallman (2019-présent)
Ron Hallman
© Parks Canada
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Je suis vraiment heureux de revenir à Parcs Canada en tant que président et
directeur général de l'Agence. Parcs Canada occupe depuis longtemps une place
spéciale dans mon cur, depuis l'époque où j'étais un membre du personnel exclu
du ministre pendant l'élaboration et l'adoption de la Loi sur les parcs
nationaux du Canada (2000). Ce fut une expérience qui a tellement marqué mon
imagination que je me suis joins à la fonction publique en 2002 et ensuite à
l'Agence en tant que chef de cabinet du DGA (2003-2006) avant d'accepter les
rôles de directeur administratif des parcs des montagnes (2006-2009) et de
vice-président de l'établissement et de la conservation des aires protégées
(2009-2011).
Depuis mon départ en 2011, une grande partie du travail que j'ai accompli
dans le cadre de mes postes de sous-ministre adjoint principal, Opérations
régionales à Affaires autochtones et Développement du Nord Canada (2011-2013) et
en tant que président de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale
(2013-2019) a fait écho à des aspects clés du travail de Parcs Canada, notamment
composer avec le point de rencontre de l'environnement et de l'économie,
favoriser la participation du public et travailler en partenariat avec des
groupes autochtones le tout dans un contexte de sciences, de preuves et de
savoir autochtone.
Plus récemment, une partie importante de mon rôle à l'ACEE consistait à
soutenir la ministre de l'Environnement et du Changement climatique dans le
cadre de l'élaboration de la Loi sur l'évaluation de l'impact, laquelle est
entrée en vigueur le 28 août 2019 et établit une nouvelle approche en matière
d'évaluation de projets majeurs au Canada et crée la nouvelle Agence
d'évaluation d'impact du Canada (qui remplace l'ACEE). À l'avenir, les
évaluations d'impact fédérales se pencheront sur les impacts environnementaux,
économiques, sociaux et de santé positifs et négatifs de projets potentiels et
la nouvelle Agence d'évaluation d'impact du Canada dirigera tous les examens
pour les projets désignés.
Au fil des ans, j'ai suivi de près les travaux de l'Agence. Il est inspirant
de constater les progrès accomplis pour agrandir le réseau des aires protégées
comme la création du premier parc urbain national du Canada, le parc urbain
national de la Rouge, et de plusieurs autres parcs nationaux, aires marines
nationales de conservation et lieux historiques nationaux. D'importants
partenariats ont été tissés et renforcés avec des partenaires autochtones grâce,
entre autres, à la création de la réserve de parc national Akami-Uapishkᵁ -
KakKasuak - Monts Mealy, du lieu historique national des Épaves-du-HMS
Erebus-et-du-HMS Terror et, plus récemment, de la réserve de parc national
Thaidene Nëné. Plusieurs sont des partenariats auxquels j'ai contribué, à divers
titres, pendant mon passage précédent à l'Agence. Je suis également heureux que
l'entrée aux sites de Parcs Canada soit maintenant gratuite pour les jeunes de
17 ans et moins. Cela, en plus des nombreuses expériences de visite
intéressantes offertes aux plus de 24 millions de visiteurs annuels, permet à
l'Agence de partager ce réseau d'endroits uniques avec les Canadiens et
Canadiennes et les visiteurs de partout dans le monde tout en assurant la
protection de l'intégrité écologique.
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